Les récents assassinats ciblés et massifs des civils dans la région de Kidal et Ménaka contre certaines communautés sont les prémices d’un génocide dans le Nord de notre pays. Face à la gravité de la situation, certains groupes armés haussent le ton et demandent au gouvernement du Mali et à la communauté internationale de s’assumer pour éviter le pire.
Malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du Processus d’Alger et le début des patrouilles du Moc dans les régions du Nord, l’assassinat massif des civils est devenu monnaie courante dans les régions de Kidal et Ménaka.
Une découverte macabre des corps sans vie d’une trentaine de personnes près d’Inkhalid à la frontière Mali-Algérie dans une cuvette à côté d’un véhicule calciné vient rallonger la triste liste des civils tués.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui s’autoproclame maître de la région de Kidal, est sérieusement indexée dans cette affaire en complicité avec ses alliés terroristes et sous le regard passif de la force Barkhane. Surtout que certaines sources avancent que des personnes ont confirmé l’enlèvement de leurs proches dans le cadre d’un règlement de compte, les corps de ces personnes enlevées se trouvent parmi les 33 personnes tués près de la frontière entre le Mali et l’Algérie. Le détachement de l’armée malienne, cantonné dans le camp, ne peut rien pour sécuriser les personnes et leurs biens. Les éléments de la CMA règnent en maître absolu avec le soutien incompréhensible de la France.
Les révélations de l’alliance Gatia-MSA, deux mouvements signataires de l’accord, ne plaident pas en faveur des éléments de la CMA et ses complices. Une des patrouilles de ces deux mouvements armés ayant poursuivi les auteurs de l’assassinat de quatre civils de la communauté Idaksahak le 18 novembre 2018 dans la région de Ménaka, a trouvé des preuves compromettantes contre les membres de la CMA dans l’assassinat de ces civils.
Face à cette situation qui va de mal en pis, le risque d’un génocide est de plus en plus grand. Le cas du Rwanda dont la France a été le témoin oculaire devrait servir de leçons non seulement au gouvernement malien mais aussi à la France qui se dit gardien des droits de l’Homme.
Il est donc temps que les droits humains priment sur les intérêts économiques. Sinon comment comprendre que la France puisse laisser les membres de la CMA, en complicité avérée avec les terroristes, occuper illégalement la région de Kidal au détriment de l’armée malienne ? La position de la France est confuse. On ne peut pas faire d’omelettes sans casser des œufs.
Une chose est sûre, le peuple malien attend impatiemment une enquête pour faire la lumière sur la question. Cette enquête ne pourra aboutir sans le consentement de la France qui protège aujourd’hui la CMA et ses complices. L’heure est grave, il s’agit d’une question de survie, car un génocide guette le pays.
En attendant une possible enquête, l’alliance Gatia-MSA attire l’attention du gouvernement du Mali et de la communauté internationale sur l’effet contraire qu’a apporté la politique consistant à récupérer les éléments issus des groupes terroristes. Elle appelle aussi les mouvements signataires qui sont en collusion avec les groupes extrémistes à épargner les civils.
L’Alliance demande au gouvernement du Mali et à la communauté internationale de prendre des mesures pour que des sanctions individuelles ou collectives soient prises contre les auteurs de ces actes.
Y. Doumbia
Source: L indicateur du renouveau