La ville de Gao continue de vibrer au rythme de la violence qui se traduit depuis quelques mois par des attentats ciblés. C’est dans ce malheureux registre que des individus armés non identifiés pour l’heure se sont introduits au domicile du frère ainé de l’ex Président de la Maison de la Presse du Mali pour l’assassiner. C ‘était hier mardi 9 février aux environs de 4 Heures du matin en présence de sa femme et de ses enfants.
Le défunt Abdoulaye KONÉ est un opérateur économique installé dans la Région de Gao. Il est le frère ainé de M .Makan KONÉ, ancien président de la Maison de la presse. Selon les témoignages, « il était un homme de paix et généreux envers les autres ». Autrement dit, un homme sans histoire d’où des interrogations sur les motifs de son assassinat de surcroit, devant sa femme et ses enfants. En attentant que cette histoire soit élucidée par les enquêtes ouvertes à l’issue du meurtre, il est bon de noter que depuis la fin de l’occupation djihadiste des régions du Nord, les régions du Nord vivent au rythme des règlements de comptes et des assassinats ciblés. Cet attentat ciblé ne se dérobe pas à cette règle qui aura couté déjà la vie à plusieurs personnalités de la ville de Gao. Il arrive parfois aussi que les malfrats tirent à bout portant sur les propriétaires des lieux lors des cambriolages , comme ça été récemment le cas sur la personne du Directeur régional des Douanes de Gao. C’est dire qu’allant de la volonté d’un individu qui a décidé de profiter de la situation d’incertitude pour assassiner M. Koné avec qui il aurait peut-être un différend ou des voleurs surpris sur les faits et qui ont ouvert le feu sont toutes des hypothèses plausibles. De l’avis de certaines personnes qui le connaissent, « M. KONÉ aurait été la cible des ennemis de la paix, notamment des terroristes qui sont contre ses projets en faveur de la paix ».
Quelles qu’en soient les raisons, la vérité est que la cité des Askia fait de plus en plus peur. Ces derniers mois, il a été dénombré plusieurs attaques ciblées contre des personnes qui sont apparemment sans histoire. L’on se souvient entre autres du cas de l’opérateur économique Hassane TALL abattu chez lui en décembre dernier au 3ème quartier dans les mêmes conditions que M. Abdoulaye Koné. Un autre opérateur économique de la ville du nom de Adama dit Garaka a échappé à une tentative de meurtre. Pour pallier au phénomène, la société civile de Gao préconise à défaut de récupérer toutes les armes en circulation dans la ville et, aux mains des personnes non habilitées à les porter, l’activation des mouvements d’autodéfense.
Mahamane TOURÉ
NOUVEL HORIZON