Avant Open Ai, plusieurs arnaques ont été recensées ces dernières années au Mali. De QNET à Vie Premium, petit tour d’horizon.
Lancé au Mali en 2015, QNET est une société de vente directe qui n’utilise pas les canaux classiques pour écouler ses produits. QNET existe depuis 1998 et a son siège social à Hong-Kong, mais l’entreprise est accusée d’escroquerie dans plusieurs pays. Lors de son lancement au Mali, elle s’associe à DMC, société d’Amadou Thiam, ancien député et ex Président de l’ADP-Maliba. Face à la polémique, ce dernier, qui assure n’avoir rien à se reprocher, a expliqué qu’il n’existait qu’un « lien consultatif » avec QNET.
Pour adhérer au réseau, le client devait d’abord procéder à l’achat de produits pour 400 à 500 000 francs CFA pour être désigné comme distributeur. Ensuite, il encourageait ses proches à adhérer au réseau. À leur tour ils devaient également débourser des montants similaires. Le premier obtenait non seulement un pourcentage sur les proches qu’il avait fait adhérer mais aussi sur les gains de ces derniers. L’arnaque sera mise à jour et les victimes témoigneront.
Le nom de QNET est aussi associé à un épisode tristement célèbre. En janvier 2021, à Sikasso, des jeunes soupçonnent des travailleurs de QNET d’être liés à des disparitions d’enfants. S’ensuivra, une riposte populaire qui fera 9 morts et plusieurs blessés graves.
Arrivée en 2021, juste après l’avènement de QNET, Vie Premium était une plateforme d’épargne sur laquelle l’intéressé devait suivre les procédures particulières pour s’inscrire. Une fois inscrit, il devait faire un dépôt, appelé « don », selon ses capacités financières. Ensuite lui était communiqué un numéro Orange Money à appeler pour effectuer le dépôt d’argent. Une fois le dépôt fait, la plateforme le confirme et le compte à rebours démarre. L’intéressé suit l’évolution de son compte pendant une semaine et un autre numéro l’appelle pour faire en retour un dépôt sur son numéro Orange avec un bénéfice de 50% sur son don.
Ali Haidara, une victime, a gagné plus de 800 000 francs CFA dans cette arnaque avant de perdre en fin 2021 2 millions de francs qui représentaient, selon lui, des dettes contractées, des objets de valeur vendus, etc.
Selon Malick Maiga, ingénieur en télécommunications et Président de la Commission projet d’Internet society Mali, ces pratiques fleurissent parce que les victimes sont attirées par le gain facile et l’assistanat et ne les dénoncent pas à cause du regard social et de la honte…
Pour mettre fin à ces pratiques, l’État doit selon lui vulgariser la loi sur la cybercriminalité, enquêter sur les entreprises avant de leur donner des autorisations, punir les auteurs, faire plus de sensibilisation dans les écoles et enseigner à la population les mécanismes de vérification des profils.
Source: Journal du Mali