La star du hip-hop Jay-Z a appelé vendredi à réformer le système américain de liberté conditionnelle, prenant la défense du rappeur américain Meek Mill et dénonçant une logique injuste qui vise, selon lui, particulièrement les Noirs.
Meek Mill, âgé de 30 ans, avait été interpellé en 2008 pour détention de stupéfiants et d’arme à feu. Il avait alors passé neuf mois en prison avant d’être placé en liberté conditionnelle, avec comparutions obligatoires régulières devant le juge. La magistrate a estimé que le rappeur n’avait pas respecté les conditions de son maintien en liberté, citant notamment une bagarre en mars dans un aéroport américain. Le rappeur n’avait pas été inculpé pour cette altercation.
Indignation et manifestation
Sa condamnation a provoqué une vague d’indignation et des centaines de manifestants s’étaient rassemblés lundi devant le tribunal de Philadelphie, sa ville d’origine, où il a été condamné le 6 novembre. Meek Mill affirme avoir été tabassé par la police lors de son arrestation en 2008 et avait choisi une photo de son visage tuméfié pour la pochette de sa mixtape “DC4”.
Son dernier album “Wins and Losses” a atteint la troisième marche des meilleures ventes cette année aux Etats-Unis. Rater un rendez-vous avec les autorités, ne pas respecter l’heure d’un couvre-feu: au moins 61.250 personnes sont détenues aux Etats-Unis pour ce type d’atteintes mineures aux conditions de leur liberté conditionnelle, selon une enquête récente de l’organisation américaine à but non lucratif The Marshall Project.
Sur les 4,65 millions de personnes en liberté conditionnelle ou surveillée aux Etats-Unis en 2015, 30% étaient Noires, selon le ministère de la Justice. “Le système les traite comme un danger pour la société, en les surveillant et les suivant constamment pour toute infraction mineure, avec pour but de les remettre en prison”, accuse Jay-Z.
La rédaction