Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga est, aujourd’hui, éclaboussé. De plus en plus, son départ est évoqué, et cela, pour trois raisons principales. Non seulement son bras de fer avec son regroupement politique, le M5-RFP, le discrédite, mais, il y a aussi sa maladie et surtout l’élection présidentielle qui ne doit pas être organisée par un homme politique. Les dés sont jetés, l’arroseur arrosé, le « Roi » désormais « nu et démasqué ».
On a coutume de dire que l’histoire rattrape toujours ses braconniers. Pour le cas Choguel, l’étau se resserre progressivement sur lui. On a l’impression qu’il y a l’Épée de Damoclès suspendu sur sa tête et qui ne le raterait pas, à sa chute. Mieux, l’enfant de Tabango est l’émanation d’un parti monolithique et monopoliste d’État (UDPM) qui ne laissait pas de place au dialogue et qui brillait par les arrestations tous azimuts. Le Mali est l’image de cette triste époque.
Actuellement, Choguel est à couteaux tirés avec plusieurs ténors du M5-RFP à l’origine pourtant de son ascension politique à la primature comme Maître Mountaga Tall, Jeamille Bittar et l’imam Diarra. Tous doutent de sa sincérité et de son caractère versatile. Vu l’adversité en face, il nous est loisible de croire qu’il ne sortira pas indemne de ce pugilat. D’ailleurs Mountaga Tall, un vrai guerrier, habitué aux joutes politiques, lui a donné un délai de 72 heures pour lever leur suspension du M5-RFP, sous peine d’être destitué de la présidence de ce regroupement politique. Le patron du CNID pense que son orgueil a été atteint.
Il y a aussi sa maladie qui l’a sérieusement handicapé. L’autre jour, il ne savait pas si Niamey était une localité malienne ou nigérienne. Cela prouve à satiété qu’il aurait une « fuite de mémoire ». Ainsi, pour sa sécurité psychique, morale et sanitaire, il doit être remplacé. C’est pour préserver sa santé.
La troisième raison de son exfiltration est l’organisation des élections au Mali. Assimi Goïta attendait la fin du dialogue inter malien, selon nos informations, pour former un gouvernement de large ouverture conduit par un homme apolitique. Après les inconséquences du ministre Maïga de l’Administration territoriale, le 24 février, à l’Ecole de Maintien de la Paix, un membre de l’attelage actuel est pressenti pour occuper le siège du gouvernement, sis, face au fleuve Djoliba. Et Choguel n’est pas le portrait-robot d’une telle personnalité.
En faisant une anatomie du Mali d’aujourd’hui, on constate que Choguel appartient au passé et qu’il est en retard à des années lumières des 5 Colonels, qu’il aura échoué à plate couture pour la mise de l’administration au travail et la modernisation d’un Mali souverainiste économiquement. Il aura fissuré notre tissu social en occultant son devoir de réserve dans un gouvernement dont il est pourtant le chef. Dès lors, il devient un incompris. A la porte donc Choguel !
Issiaka SIDIBÉ