Devenu le raccourci pour remplir ses comptes bancaires, les établissements scolaires privés qui poussent au Mali comme des champignons. Le phénomène, qui a commencé à prendre de l’ampleur dans les années 2 000, est devenu aujourd’hui l’une des causes de la chute drastique du niveau des élèves. Tenez-vous bien : lesdits établissements, en plus d’être en contradiction avec le cadre technique, notamment avec des classes faites de paille, engagent parfois des apprenants dépourvus de tout diplôme. Le résultat est par conséquent catastrophique et il arrive que dans certains établissements aucun candidat ne soit admis aux examens nationaux.
Avec le Malikura, l’État malien a ouvert les hostilités dans le secteur de la santé en identifiant récemment une liste de cabinets ne répondant pas aux normes. La mesure concerne notamment quelques centaines de cabinets fictifs appelés à fermer leurs portes. Une démarche que les internautes ont saluée via les réseaux sociaux où les certaines activités ont sonné l’alerte pour le secteur éducatif en invitant les plus hautes autorités à «engager un véritable combat pour déceler le vrai du faux enseignant, le bon du mauvais établissement». Et de pointer du doigt l’enseignement privé «miné par des vrais-faux enseignants qui n’ont aucun qualificatif pour exercer ce noble métier».
La question est de savoir si l’État va terminer ce qu’il a commencé en s’intéressant davantage au secteur de l’enseignement malien, qui frise par endroit la pourriture ?
En effet, en l’espace de quelques années, les établissements scolaires se sont multipliés à une vitesse exponentielle pendant que le Mali, jadis une référence continentale, peine à trouver une place dans la sous-région. Toutes choses qui expliquent le manque de compétitivité des produits de l’école malienne sur le marché du travail.
Amidou Keita
Source: Le Témoin