La Section syndicale des péagistes du Mali décide d’une grève d’avertissement de 72 h allant du jeudi 30 mars au samedi 1er avril 2023 sur tous les postes de péage/pesage du territoire national si les doléances ne sont pas satisfaites. C’est la teneur d’un préavis de grève déposé en début de semaine.
Le mercredi 15 mars, les péagistes du Mali ont déposé un préavis de grève de 72 h sur la table du gouvernement. Cette initiative, selon des sources proches de la section syndicale des péagistes, est la résultante du blocage des négociations entre les différentes parties et surtout de la rupture du dialogue entre l’employeur Fer-Mali et les travailleurs résultant de l’exclusion du syndicat des différentes réunions organisées par la tutelle sur la question.
Ce préavis de grève, faut-il le rappeler, fait suite à la suspension du mot d’ordre de grève d’avertissement de 72 h allant du mardi 3 janvier au jeudi 5 janvier 2023 consécutive à la mise sur pied d’une commission de conciliation, objet de l’avis de réunion en date du 27 décembre 2022, du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social et aux premiers résultats enregistrés à l’issue des travaux.
Dans le document signé par le secrétaire général de la section syndicale des péagistes du Mali Seydou Diallo justifiant cette cessation de travail, dont nous avons pu nous procurer une copie, le syndicat déplore le rejet du résultat des travaux des experts de la commission technique chargée de l’examen des points inscrits dans le PV de conciliation du 30 décembre 2022 ; travaux effectués avec comme document de base l’accord d’établissement de janvier 2009 en vigueur et ayant donné lieu à un projet de document de transposition pour tous les péagistes avec une note explicative.
La section syndicale regrette aussi la non satisfaction des points de revendication notamment la régularisation des avancements du personnel du péage conformément aux dispositions de l’accord d’établissement avec le rappel des différentiels de salaire y affèrent. S’y ajoutent le calcul et le rappel des primes d’ancienneté avant 2013 pour le personnel recruté antérieurement et ce conformément à la disposition du code du travail.
C’est partant de tous ces constats que la section syndicale des péagistes du Mali décide d’une grève d’avertissement de 72 h allant du jeudi 30 mars au samedi 1er avril 2023 sur tous les postes de péage/pesage du territoire national si les doléances ne sont pas satisfaites.
Notons que dans le cadre des négociations une commission technique de 15 personnes avait été mise sur place au ministère des Transports et des Infrastructures pour examiner les points inscrits à l’ordre du jour dans le procès-verbal de conciliation du 30 décembre signé entre le gouvernement, la commission de conciliation et la section syndicale CDTM des péagistes du Mali. Et cette commission avait recommandé la mise sur place d’une équipe d’experts composés d’agents de la direction nationale du travail pour trancher surtout la question des transpositions.
Il nous revient que si au départ le syndicat planchait sur des transpositions qui devraient être traitées au cas par cas jusqu’au premier recrutement en 2006, les experts de la direction nationale du travail ont plutôt opté pour 2009 car considérant comme année de rentrée en vigueur de l’accord d’établissement.
Cette proposition des experts, selon des sources proches du dossier, a été catégoriquement refusée par la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui campe plutôt sur 2021 comme point de départ de toutes les transpositions. Pis, la ministre Sissoko menace de soumettre cette question brûlante des transpositions à l’arbitrage de la justice.
Reste maintenant à savoir si le Premier ministre Choguel Maïga va prendre ce dossier en main pour éviter un arrêt de travail dans ce service qui génère plus de 400 millions F CFA par mois à travers seulement les tickets de péage.
Kassoum Théra
Source : Aujourd’hui-Mali