Après sa protestation, marquée par des barricades érigées sur toutes les entrées et sorties des routes de Kati de 7h à 16h 40 le lundi 17 septembre pour réclamer la reconstruction intégrale de voies fortement dégradées de cette ville, le Collectif ‘’Sirako’’ a organisé un meeting d’information le jeudi 20 septembre pour informer la population de Kati et leurs camarades de lutte de l’issue de leurs actions. A cette occasion l’information principale donnée portait sur l’engagement du gouvernement malien à reconstruire intégralement la RN3 Kati-Kolokani-Didiéni pour un montant de 78 milliards FCFA, entièrement du budget national.
Les usagers de la RN3 se souviendront à jamais de ce fameux lundi 17 septembre 2018. Tous les issus étaient bloqués, les voies publiques (le Péage de Kati, le rondpoint de Kati Farada, la grande voie de koko tombeau, le rondpoint de Kati camp, l’entrée de kati Sananfara). Barrées par des pneus, des branches d’arbres ; des gros cailloux ainsi que des métaux roués, ces barricades ont barré le passage aux véhicules et motos, à l’exception des ambulances, des corbillards et des véhicules de l’Armée qui selon les manifestants étaient les seuls habilités à entrer ou à sortir de Kati.
On pouvait lire sur les pancartes des manifestants des slogans comme : « La route de la mort a fait trop de morts ; trop c’est trop dépassement c’est la foutaise ; où vont les recettes et l’argent du péage ; la route dégradée tue ; suffisamment d’accidents à cause de la détérioration de la RN3… ». Déterminés à ne pas libérer les voies tant que les travaux ne sont pas lancés par les autorités le même jour, ces centaines de jeunes ont bloqué toutes les voies de la RN3 (Route Nationale n°3) de 7h à 16h 40min où quelques chargements de graviers ont été versés avec l’aval des autorités Katoises sur certaines parties de ces routes complètement dégradées par les gros porteurs.
Selon plusieurs manifestants cette route fait entrer par mois des milliards dans la caisse publique, à savoir le budget national. C’est pourquoi ils avaient pris l’engagement de continuer cette lutte jusqu’à ce qu’ils trouvent une entière satisfaction. Avec un début des travaux, marqué par l’entretien de la voie quittant le rondpoint de Kati Farada à la devanture de l’académie de Kati, les jeunes acceptent de baisser les armes, mais pas pour longtemps. Car jeudi, regroupés au sein d’un collectif ‘’Sirako ils ont tenu un meeting pour informer la population katoise de l’avancée des pourparlers avec les autorités.
M. Issa Diarra coordinateur général du Collectif Sirako de Kati dans son intervention informa la population que le gouvernement s’est engagé à réhabiliter intégralement la RN3 (tronçon Kati-kolokani-Didiéni ) en fin octobre pour un montant de 78 milliards de francs Cfa. Avant de préciser que deux entreprises (Agence de Gestion de l’Entretien des Routes (AGEROUTE) et Satom) ont été engagées par le gouvernement pour la réalisation des travaux.
« Nous sommes convenus qu’il y aura deux volets des travaux, l’AGEROUTE est chargée des premiers travaux c’est-à-dire la mise à niveau et le deuxième volet doit intervenir normalement à la fin du mois d’octobre qui sera réalisé par l’entreprise Satom » a fait savoir le président du collectif Sirako.
En outre, il a dit qu’ils restent prêts à recommencer les manifestations si jamais les travaux venaient à être arrêtés. D’autres temps forts de ce meeting furent les témoignages de certaines victimes qui ont vu leurs pères, mères, êtres chers périr ou perdre eux-mêmes certains membres de leurs corps à cause de la dégradation de ces routes et de certains chauffeurs. C’est pourquoi ils ont salué cette action et se disent vraiment soulagés par cette décision gouvernementale. La réhabilitation intégrale de ces routes était tant attendue par ses usagers pour lesquels cette décision des plus hautes autorités vient comme un ouf de soulagement.
Maïmouna Sidibé
Source: Sursaut