Dans un entretien à bâtons rompus, le président de l’Alliance pour la préservation du dialogue et du développement (Apdd Mali) Amara Diawara, conseiller communal dans le cercle de Nioro du Sahel, s’est prononcé sur les actes de viols de jeunes filles se retrouvant sur les réseaux sociaux, sur le comportement des ” soi-disant chroniqueurs distillant des contre-vérités et les montages vidéo dénigrant de paisibles citoyens “. Selon lui, il urge pour les autorités compétentes de prendre des mesures idoines pour réguler l’utilisation de ces nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Violer des jeunes filles et mettre ces vidéos ignobles sur Facebook est une humiliation pour la nation malienne connue pour un comportement exemplaire. Cela me touche à plusieurs niveaux, en tant que père, élu et juriste de formation. Mais cette situation incombe à nous, les parents, car l’éducation familiale est dégradée, nombre de chefs de familles ont démissionné de leur rôle“. C’est par ce constat amer que M. Diawara a dénoncé le viol d’une jeune famille commis dans un quartier de Bamako et publié sur Facebook, suscitant indignation et réprobation.
Selon le président de l’Apdd-Mali, une association politique, en plus de la démission des parents, les écoles au lieu de servir de lieu d’encadrement des jeunes comme c’était jadis le cas, ont été transformées en des lieux de business, surtout avec la prolifération des écoles privées. “L’école est aujourd’hui un business. Un enfant peut insulter son professeur dans le privé sans qu’il ne soit inquiété car le promoteur ne voit que son argent” a regretté le président de Apdd.
Entretenir le peuple dans l’ignorance
A ces facteurs s’ajoutent, selon lui, les réseaux sociaux, lesquels constituent de son point de vue un véritable problème pour la nation malienne. “Le Mali est très vite entré dans cette course-là. Il fallait avoir une éducation préalable aux réseaux sociaux car ces plateformes renvoient directement à la liberté de communication, tandis que notre constitution du 25 février 1992 stipule que ta liberté commence là ou s’arrête celle des autres. Ce qui n’est pas le cas avec les utilisateurs de ces réseaux sociaux ici chez nous. Avec cette plateforme n’importe qui peut se faire passer pour un journaliste ou un chroniqueur et passe son temps à dénigrer des gens, à distiller de fausses informations, à porter atteinte à l’honneur de paisibles citoyens, souvent à la sécurité même du pays, sans être inquiété. Toute chose qui constitue, pour moi, une bombe à retardement” a fait savoir M. Diawara.
A le croire, si les autorités, plus précisément le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, ne prend pas vite des mesures pour réguler l’utilisation des réseaux sociaux, certains de ces utilisateurs pourraient causer des dommages sans précédent à notre pays. “C’est pourquoi j’interpelle le ministre de l’Economie numérique de faire tout dans ce sens de la régulation pour que nous puissions préserver le peu qui nous reste dans le domaine de l’éducation et la préservation de nos valeur sociétales” a-t-il ajouté.
Diawara a révélé qu’il fait partie des premiers maliens à avoir un email dans les années 1997.
“A cette époque, il n’y avait que deux Cybercafés à Bamako, un à l’Hippodrome non loin de l’étage de Djinnè et le second vers la place Omvs” se souvient-il. Avant de poursuivre qu’avec l’arrivée de Facebook, il s’est aussi inscrit sur cette plateforme avant de se désengager : “Car cette plateforme porte atteinte à l’intimité des gens, les informations balancées à tort et à travers ne sont pas assorties d’un aspect contradictoire. Il n’y a pas de droit de réponse. Et certains de ces utilisateurs, qui n’ont rien dans la tête, sont en train d’entretenir le peuple dans l’ignorance” a fait savoir M. Diawara.
Il a ensuite fait une proposition aux autorités : “Celui qui veut être chroniqueur, qu’il apporte ses papiers et soit enregistré avec ce titre. Idem pour les journalistes….Et que des sanctions soient prises à l’encontre de toutes dérives sur ces plateformes”.
Diawara a saisi cette occasion pour apporter son soutien à un de ses anciens maîtres, le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle qui fut, selon lui, victime de ces nouvelles technologies. “Le ministre Ben Kattra a eu à m’enseigner à l’école de Djélibougou. La seule chose qu’on peut lui reprocher, c’est sa rigueur et son intégrité et ce, depuis les années 97, 98, 99 jusqu’à nos jours. Depuis que je l’ai connu, il s’est fait distinguer par ce comportement exemplaire, non seulement à l’endroit de tous ces élèves, mais aussi de ses collègues ” a conclu le président de l’Alliance pour la préservation du dialogue et du développement (Apdd Mali).
Kassoum THERA
Source: aujourdui mali