L’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) continue sa mue, malgré le contexte difficile marqué par le retrait de la régie publicitaire et la baisse de son budget. C’est l’enseignement essentiel à tirer de la 38è session du conseil d’administration, tenue hier, sous la présidence du ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, en présence du directeur général de l’Amap, Bréhima Touré et de l’ensemble des administrateurs. C’était dans les locaux du département de tutelle.
Pour l’exercice 2020, le budget de l’agence, équilibré en recettes et en dépenses, est arrêté à 2.988.295 000 de Fcfa. Il est en baisse de 22,24% par rapport à 2019. La subvention de l’État y représente 768.295.000 de Fcfa, contre 2,2 milliards de Fcfa de prévisions de ressources propres.
Cette diminution du budget est consécutive au retrait de la gestion de la régie publicitaire des médias publics, suite à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fixant le régime de la publicité. L’application de cette nouvelle législation engendrera pour l’Amap, d’importantes pertes de recettes financières. Le président du Conseil d’administration a exhorté à cet effet la direction générale à effectuer les ajustements nécessaires et à réfléchir à de nouveaux produits commerciaux pour combler le manque à gagner.
La nouvelle conjoncture n’a pas empêché l’Amap, a noté le président du conseil d’administration, de mobiliser ses moyens de production et ses ressources humaines, afin de s’acquitter convenablement de ses missions de collecte et de diffusion de l’information, et d’enclencher des innovations majeures.
En effet, au cours de l’année écoulée, l’Amap a apporté, à travers L’Essor, l’Agence de presse et Kibaru, sa contribution à l’information du public sur les activités du gouvernement et sur les questions touchant la vie quotidienne de la Nation. Dans le cadre de l’amélioration et de la diversification du contenu du quotidien national L’Essor, l’année écoulée a été marquée par le lancement de deux suppléments hebdomadaires : L’Essor des Sports et L’Essor de la Culture. Deux innovations qui ont déjà trouvé leur public. Car, un sondage effectué auprès des abonnés, a permis de savoir que 64% des lecteurs apprécient le contenu de ces suppléments. Cet accueil favorable de la part du public a encouragé la direction à lancer, il y a quelques jours, un supplément mensuel dédié au Genre. En plus des suppléments, le contenu de L’Essor a été enrichi avec de nouvelles rubriques sur divers domaines d’activités, s’est réjoui le président du conseil d’administration.
Yaya Sangaré a également souligné que l’Agence de presse a connu une importante mutation se traduisant par l’amélioration de la qualité des dépêches. Il a exhorté l’Amap à poursuivre sa mutation avec l’allocation par le gouvernement, au titre du Budget spécial d’investissement (BSI) 2020, de 300 millions de Fcfa, destinée à la construction de sa représentation régionale à Sikasso.
Pour un pays à grande tradition d’oralité, le président du Conseil d’administration a apprécié l’évolution de la direction de la presse communautaire, communément appelée Kibaru. Qui est en train de développer des supports numériques avec la mise en ligne de sa chaîne Youtube qui diffuse des vidéos en langues nationales. «Il m’est aussi remonté que bientôt sera lancée une application mobile sur laquelle des vidéos seront diffusées en bambara, soninké et fulfulde. Ce qui offrira une possibilité supplémentaire d’accès à l’information aux non locuteurs du français, la majorité de nos concitoyens».
Au regard des brillants résultats déjà obtenus par l’Amap, Yaya Sangaré a adressé ses félicitations au directeur général et à son équipe. Tout en donnant l’assurance au syndicat que son cabinet et lui resteront constamment à leur écoute pour l’amélioration de leurs conditions de travail.
Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions a invité l’Amap à innover et à entreprendre des changements majeurs dans son organisation et dans son fonctionnement, tout en veillant sur sa stabilité financière. «Les différentes actions à ce titre doivent s’inscrire dans une démarche de réforme en profondeur de l’Agence dont l’une des urgences me paraît être comment mieux rentabiliser la rotative acquise par I’Amap ?
Le ministre Sangaré a indiqué aussi que l’Amap, comme toutes les structures en charge des médias, est confrontée aujourd’hui aux transformations engendrées par la révolution numérique dans l’espace médiatique. Pour lui, les réseaux sociaux et l’Internet ont imposé la culture de l’instantanée dans la diffusion de l’information. Les médias traditionnels ont donc l’obligation, a insisté le ministre Sangaré, d’embarquer dans le train de l’évolution numérique, en créant de nouveaux supports de diffusion à la pointe de l’information.
Aminata Dindi
SISSOKO
Source: Journal l’ Essor-Mali