Le Rail Club du Kadiogo (RCK) est rentré dans l’histoire du football burkinabè à la faveur de son premier doublé coupe-championnat décroché lors de la saison 2015-2016. Toute chose qui aiguise les appétits du président du Conseil d’Administration du club, Amado Traoré, pour les joutes africaines. L’entrée à la phase de poules de la ligue africaine des champions est un challenge légitime dont le président Traoré et le club ne veulent pas se priver. Une consécration qui sera une première dans l’histoire du football du Faso.
C’est un président détendu très relaxe et libéré que nous avons rencontré dans son bureau de sa société ECODIS à Ouagadougou. Directeur d’ECODIS, Amado Traoré est également le président du Conseil d’Administration de RCK. Un club qui a tout raflé cette saison (2015-2016) au niveau du football burkinabè. Champion national et détenteur de la coupe du Faso, le RCK a également décroché les titres de meilleur joueur (Yacouba Mando), meilleur entraineur (Kamou Malo) et a placé 7 joueurs dans le 11 type du championnat. Une saison exceptionnelle qui est allée au delà des ambitions de son président Amado Traoré : « L’objectif du club cette année c’était le titre de champion. Il s’est trouvé que le programme de la coupe du Faso nous était favorable. Ce qui nous a permis d’avoir des ambitions. Et Dieu merci on a pu faire le doublé pour une première fois dans l’histoire de notre club.»
Le RCK et l’AS Sonabel (finaliste de la coupe du Faso) représenteront le Burkina Faso respectivement en Ligue des Champions et en Coupe de la Confédération 2017. Une grande responsabilité et un grand honneur pour le président Traoré qui dévoile les ambitions continentales de son club de cœur : « Nous nourrissons de grands objectifs pour notre club. Vous n’êtes pas sans savoir qu’au Burkina Faso, aucun club ne s’est jamais qualifié pour la phase de poule des coupes africaines. C’est donc une obligation pour nous de tout mettre en œuvre pour être le premier club burkinabé à réaliser ce défi…. vous comprenez très bien qu’il ya des enjeux et il y’a beaucoup de boulot à faire ».
« Qui voyage loin, ménage sa monture », dit un adage. Le président du RCK a déjà les yeux braqués sur les éliminatoires de la ligue africaine des champions. Pour rivaliser avec les autres clubs champions africains, Amado Traoré pense déjà a garder et a étoffer son effectif existant et son staff technique. Au-delà des quelques meilleurs joueurs qui évoluent au Faso, le président du RCK veut ratisser large dans les pays comme le Ghana, le Mali, le Nigeria… et dans la diaspora burkinabé. Il est également prêt a aller chercher l’oiseau rare au Togo au Benin ou en Cote d’Ivoire.
Avec un effectif conséquent, des moyens financiers et une motivation à hauteur de souhait, le RCK peut réaliser son challenge, a ajouté Amado Traoré. Pour lui, le challenge pour atteindre la phase de poules est une pression positive pour son club. Ce sera une grande première dans l’histoire du football burkinabè.
Le président du RCK ne veut pas entamer l’éliminatoire de la ligue des champions avec la peur au ventre.
. « Entrer dans la phase de poule constituerait déjà un premier pas, une étape. Apres, nous pensons jouer les demi-finales, voire la finale, pourquoi pas ? En tout cas nos ambitions sont centrées vers ces objectifs », a martelé le président du RCK.
Pour financer cette campagne africaine du RCK, les président Traoré compte d’abord sur le sponsoring de sa société ECODIS, la bourse que la fédération burkinabe de football et l’Etat octroient aux clubs, mais aussi sur le partenariat avec d’autres entreprises de la place qui ont besoin de visibilité. « Nous sommes déjà en pourparlers avec certaines entreprises qui ont déjà marqué leurs accords de principes. On verra ce que ça donnera », a-t-il précisé
Avec la nouvelle formule de la ligue des champions qui passera à 16 clubs pour la phase de poules, le président du RCK misera beaucoup pour réaliser son rêve. Il pense que c’est jouable pour son club.
Passionné du ballon rond et grand manager du football, le président Amado Traoré ne veut pas toute fois se laisser divertir par la ligue des champion. Il pense déjà à la défense du titre de champion de son club. « Notre priorité sur le plan local demeure la conservation du titre de champion. C’est la priorité des priorités pour le RCK », a-t-il martelé
Toute fois le président Amado ne crachera pas non plus sur le trophée de la coupe de Faso si la situation lui était favorable.
L’union entre Amado Traoré et le RCK est un véritable mariage de cœur et de raison. C’est avec fierté et émotion que le président Traoré raconte son carnet de voyage avec le RCK, son club de cœur : « C’est une longue histoire. D’abord, très jeune, dans les années 70 j’ai signé ma première licence. À l’époque le club s’appelait AS RAN. Ensuite, dans les années 90, j’ai fait mon entrée dans le bureau du comité exécutif du club pour essayer d’apporter ma modeste contribution. Finalement en 2002 j’ai été porté à la tête du club. Avec mon staff nous avons pu diriger le RCK pendant un bon bout de temps. Et puis à la troisième année de notre mandat nous avons pu gagner le premier titre de l’histoire du club en 2004. Après nous avons estimé qu’il fallait laisser la place à d’autres en 2008. Après il y a eu des soucis au niveau de la gestion du club. Nous avons a été obligés de revenir à la direction du club en 2013 pour le relancer. Et voilà, Dieu merci, le RCK devient encore champion du Burkina. Et tant mieux ».
Le président Amado Traoré est un vrai chef d’orchestre. Il attribue les bons résultats du club a tout le monde : les membres du Comité Exécutif, les joueurs, le staff technique, les supporters, les sponsors et partenaires.
La performance du RCK lors de la saison 2015-2016 est un signal fort pour le football burkinabè en pleine restructuration. C’est également une occasion légitime pour le champion du Faso de rivaliser avec les meilleurs du continent afin d’inscrire son nom dans le gotha très fermé des grands clubs du football africain.
Grace à son leadership, le président Amado Traoré à également son mot à dire au niveau de l’instance suprême du football national. C’est à juste titre que le président de la fédération burkinabé de football le colonel Sita Sangaré, l’a nommé comme son conseiller spécial. Un rôle qu’il joue avec loyauté et professionnalisme.
Baba Cissouma, envoyé spécial à Ouagadougou
Source : Match