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Altiné Tamboura, artiste-musicienne et chanteuse : «Notre pays a une diversité culturelle incomparable»

Ayant su adhérer ses parents à sa vocation, elle s’y consacre et ne manque pas d’atouts. Avec un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en musique, décroché au Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté de Bamako, , Athis, est à suivre. À elle de persévérer. Découverte dans cette interview.

cercle guitar

Pourquoi et comment vous avez embrassé ce métier ?

Altiné : J’y suis par amour. Dans ma famille, il n’y a pas de musicien. Mais j’ai toujours aimé la musique. Depuis mon plus jeune âge, j’interprétais en classe, pendant les compositions, les chansons de Salif Kéita, Na Hawa Doumbia, Kassé Mady Diabaté, Bako Dagnon, Oumou Sangaré, Rokia Traoré. Je me faisais punir chaque fois en classe par mon professeur, parce que je ne pouvais m’arrêter de chanter. Quand je ne chante pas, je m’ennuie.

 

Par ailleurs, je suis venue dans la musique à travers les études. Après avoir reçu mon (DEF-Diplôme d’Etudes Fondamentales), une amie de longue date m’a mise au courant pour l’INA (Institut national des Arts) et m’a conseillé d’aller faire le concours car elle se souvenait de ma voix qu’elle trouvait belle. Convaincre mes parents était le plus dur à faire.  Car, mon père, paix à son âme, a toujours pensé que les artistes ne vont pas leur travail ; que l’art d’aujourd’hui est fait pour avoir de l’argent. Mais après des explications, il a fini par partager mon ambition et a été déposé mon dossier à la Direction de l’INA. J’ai été admise au concours et j’ai terminé mes études en juin 2004. La même année, j’ai été reçue au concours du Conservatoire Balla Fasseké Kouyaté de Bamako, où j’ai décroché en 2009, après cinq années d’études de musique, un DESS  en musique.

 

J’ai été ensuite choriste dans le groupe du chanteur Salif Kéita pendant deux ans (2004-2006) avec une tournée internationale, et j’ai participé aux chœurs sur l’album «M’bemba». De 2009 à 2013, j’ai travaillé avec beaucoup d’artistes maliens, français, comme Kassé Mady Diabaté, Bako Dagnon, Jean Louis Aubert. J’ai aussi travaillé avec le groupe brésilien, Têtes Raides, Rivière Noire, qui a trois grands musiciens : Orlando Marais, chanteur ; Jean Lamoot, bassiste et réalisateur de son ; Pascal Danae, guitariste et chanteur. Avec ces derniers, j’ai eu la chance de participer à deux chansons sur leur album. Ce qui m’a conduite aux concerts live pour DVD à Brasilia en juin 2011 avec Bako Dagnon. Je viens de sortir un sigle qui est intitulé «KELE KA BAN -que la guerre se termine !  Bientôt l’album tout entier sera sur le marché. Inch Alla !

 

Selon vous, à l’heure actuelle, quel rôle doivent jouer les artistes pour favoriser la paix et la réconciliation ?

 

Le rôle que doivent jouer les artistes, c’est qu’ils doivent chanter, jouer, peindre, danser… pour montrer, faire comprendre aux Maliens, que le Mali est Un. Car, qui dit artiste, dit émotion, message. Cela doit se faire partout où l’on passe. Ça demande du travail, de la concentration. On remarque que depuis le début de cette guerre au Mali, on voit tout le long des journées, des nuits, les œuvres des artistes qui passent à la télévision nationale, les télés privées, sur les ondes des radios, dans les journaux. Donc, les artistes jouent un rôle important dans le processus de réconciliation au Mali. Je demande aux Maliens d’encourager leurs artistes. Ce qui veut dire aussi, les aider à protéger leurs créations, leurs œuvres, leur bonheur. L’artiste malien ne vit pas de son art. Pourtant, on a une diversité culturelle incomparable ! Même si on n’a pas de pétrole, notre art et notre culture nous appartiennent !

 

Nana HOUMAMA

Source: Le Reporter

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