Alpha Condé a-t-il un mot pour Cellou Dalein Diallo? “Je n’ai pas de message à (lui) adresser (…) Moi je m’adresse au peuple de Guinée, je ne m’adresse pas à un individu”.
Ancien opposant historique élu en 2010 et réélu en 2015, Alpha Condé affirme par ailleurs que son troisième mandat, dont il a refusé de dire s’il serait le dernier, sera différent des deux premiers.
– “Impitoyable” –
“J’estime que je n’ai pas réussi ce que je voulais –c’est-à-dire transformer les conditions de vie des femmes et des hommes– à cause des cadres (du pouvoir). Maintenant j’ai dit aux cadres, c’est l’inverse. Et je serai impitoyable. Je ne tolérai plus ni corruption, ni copinage, ni népotisme”, a-t-il assuré.
Malgré une contestation meurtrière et le boycott par l’opposition du référendum constitutionnel de mars, dont il s’est servi pour justifier sa candidature à un troisième mandat, il maintient sa ligne: “Si je devais refaire le référendum, je le referais, parce que ce qui compte, c’est que le peuple se détermine”.
“Je n’ai jamais dit que la démocratie, c’est la limitation de mandats”, insiste-t-il, citant en exemple les cas du Royaume Uni ou de l’Allemagne.
“Les gens qui parlent de limitation de mandats, ce sont ceux-là mêmes qui soutiennent des gens qui ont quatre, cinq mandats. En réalité, ils critiquent lorsque le président n’est pas à leur service. Quand il est à leur service, il peut faire 20 mandats”, cingle-t-il.
– “Pagaille” –
Alpha Condé redit par ailleurs qu’il veut mettre un terme à la “pagaille”, dans un pays dont le sous-sol regorge de richesses mais dont une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté.
“Il est important qu’il n’y ait plus d’impunité, que ça soit du côté des partis politiques ou des forces de l’ordre, parce que la pagaille, c’est aussi des policiers qui arrêtent les gens et les rançonnent”.
“Toute personne, qu’elle soit ministre, Premier ministre, président ou simple citoyen, qui viole la loi doit répondre devant la justice, c’est tout”, soutient le chef de l’Etat.
Des organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement la quasi impunité dont jouissent les forces de défense et de sécurité guinéennes, accusées d’avoir fait un usage excessif de la force contre des manifestants lors des deux premiers mandats d’Alpha Condé.
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