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Alousséni Sanou, ministre de l’Economie et des Finances: ‘‘la signature du Mali reste encore très respectable’’

L’émission Mali Kura Taasira 2 de l’ORTM avait comme invité, le vendredi 16 février, le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni SANOU. Pendant près d’une heure de débats, le ministre SANOU a expliqué en long et en large les performances du Mali sur le plan économique malgré la crise. Il a expliqué entre autres : la mobilisation des recettes ; la réduction du train de vie de l’Etat ; les nouveaux partenariats ; les réformes en cours…

Le Patron de l’hôtel des finances a rassuré que l’économie malienne se porte bien, que la signature du Mali était encore très respectable et que le Mali était une destination sûre.

D’entrée de jeu, le ministre SANOU a expliqué que le fait que les Maliens affirment constamment que les temps sont durs peut s’expliquer de plusieurs manières. Il a soutenu que nous vivions dans un monde interconnecté qui fait que nous vivions des événements à mille ou deux kilomètres qui ont des impacts sur notre économie.
« Toutes choses qui font qu’au Mali, nous avons connu une inflation importée du fait de la crise entre la Russie et l’Ukraine, du fait de toutes les modifications géopolitiques importantes et de l’épidémie de COVID-19 qui a rendu plus cher les produits car le transport est devenu cher », a expliqué le ministre de l’Économie.
Il a souligné que le Mali s’en était très bien sorti grâce au Plan d’actions du gouvernement sous l’égide du Premier ministre, le Choguel Kokalla MAIGA, et sous les orientations du Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA. Un plan d’action à travers lequel le gouvernement a essayé d’améliorer le pouvoir d’achat.
« On n’a pas amélioré les revenus suite à des discussions avec les différents syndicats. Nous avons eu des augmentations de revenus assez conséquentes. La masse salariale est de plus de 1 100 milliards aujourd’hui alors que dans les années 2020-2021 elle était autour de 700 milliards », a affirmé le ministre SANOU.
En plus de l’amélioration du niveau de revenu, le ministre a évoqué la réduction des prix de vente des denrées alimentaires avec l’implémentation de certaines mesures. Cela, dit-il, à travers la réduction de la base taxable à l’importation sur certains produits comme l’huile, le sucre, les intrants agricoles.
L’on apprend que le coût de ces réductions annuelles avoisine 147 milliards de FCFA.
« Depuis trois ans, le Mali a l’un des taux d’inflation les plus bas de la sous-région. 2,1 en 2022 alors que beaucoup de pays étaient à 4,5. Le Mali a fait un effort supplémentaire et a bien veillé à ce que ces différents chocs internationaux puissent être amortis », a déclaré le ministre SANOU, avant de souligner les impacts de la crise avec la CEDEAO et l’UEMOA.
Aussi, a-t-il informé que le Mali a effectué un paiement important de la dette intérieure pour permettre aux entreprises à avoir des fonds et permettre à l’économie d’aller de l’avant. Comme preuve, il a indiqué que de juin 2022 au 31 décembre 2023, l’Etat a payé plus de 1 100 milliards de FCFA de dette intérieure. Ce n’est pas tout, le ministre a cité les subventions sur les produits de santé et une panoplie de mesures prises.
« L’économie malienne est restée résiliente car les maliens ont cru, sont engagés et sont convaincus qu’on peut avancer ensemble. Nous avons eu un taux de croissance de 4,7% en 2023 et nous comptons dépasser les 5,1% en 2024. Nous étions à 3,7% en 2022 et 3,1% en 2021 et nous étions en récession en 2020 », s’est réjoui le ministre SANOU, tout en ajoutant que le Mali a l’un des meilleurs taux de chômage.
Le regard de l’extérieur sur l’économie malienne
Le ministre de l’Économie et des finances a déclaré que le Mali était un pays suivi par beaucoup de structures et beaucoup de pays. Selon lui, notre pays est devenu un enjeu à cause de ses positions prises pour défendre sa souveraineté, le choix de ses partenaires et l’importance qu’il accorde à l’intérêt de ses citoyens.
Il a révélé que lors d’une évaluation, il y a 6 à 7 mois, le FMI avait trouvé que le Mali avait une économie résiliente. Une économie dont tous les indicateurs de gestion budgétaire sont tournés au vert. Aux dires du ministre, dans son rapport, le FMI a déclaré que le Mali est un pays avec lequel il va poursuivre ses relations. « La Banque mondiale a aussi donné son assentiment sur tout ce que le pays est en train de faire. Rappelons qu’en 2023 le Mali a signé 28 projets pour un coût total de 536 milliards de FCFA. Sans compter les 500 milliards que la BID a accordés au Mali. Ce qui veut dire que les bailleurs de fonds ont confiance au Mali. Le Mali a régulièrement fait des émissions de titres, ce qui veut dire que la signature du Mali est encore très respectable. Le Mali a une certaine stabilité », s’est félicité le ministre des Finances.
Une économie solide
Le ministre a affirmé que l’économie malienne était très solide et que les investisseurs étaient en train de venir. Il soutient que c’est à nous de voir quel investisseur choisir et comment on veut qu’il intervienne dans notre pays. « Aujourd’hui la croissance est tirée par les activités intérieures alors que le Mali a beaucoup de possibilités d’exportation en termes de ressources minérales qui permettront d’assurer des investissements conséquents dans les domaines de l’énergie, des transports, des NTIC pour pouvoir assurer un maillage équilibré du territoire permettant aux investisseurs étrangers de s’installer. Mais certains secteurs doivent toujours rester dans les domaines stratégiques de l’État comme l’énergie, le transport », a précisé le ministre Alousséni SANOU qui soutient que le Mali est une destination sûre et rentable.
Mobilisation des recettes
A ce niveau, le ministre de l’Économie a affirmé avec satisfaction que chaque année les services pourvoyeurs de recettes arrivaient à dépasser leurs objectifs avec des taux de plus de 100%. Selon lui, ces résultats sont atteints grâce aux réformes mises en œuvre, comme la réforme du Cadastre, les réformes au niveau de la Douane, des impôts…
Le budget du Mali a franchi, pour la première fois, la barre des 3 mille milliards de F CFA en 2024. Le ministre a informé que les dépenses de sécurité, de refondation, de réformes, de la justice, de la diplomatie viennent en tête.
Cela, explique-t-il, parce que le Mali est aujourd’hui à un carrefour qui nécessite des actions vigoureuses dans ces domaines.
Aussi, ajoute-t-il que le gouvernement ne ménage pas ses efforts en ce qui concerne les appuis dans le secteur industriel.
«C’est pourquoi nous arrivons à relever les entreprises de l’Etat qui étaient en difficulté », a affirmé le ministre SANOU.
Parlant des subventions, il a fait comprendre que celles-ci ont pour vocation d’être utilisées en cas de nécessité. Selon lui, on ne peut pas dire à l’avance qu’on ne fera pas de subvention car, en cas d’événement exceptionnel, l’Etat doit venir en appui à la population.
« De 2023 à ce jour, une seule fois des subventions ont été mises en œuvre, c’est-à-dire les 50 mille tonnes de sucre qui sont actuellement en cours d’être importées. En 2022, un coût de 157 milliards de F CFA de subvention a été investi dans les produits pétroliers, sur le riz… », a rappelé le ministre SANOU.
Réduction du train de vie de l’Etat
Concernant la réduction du train de vie de l’Etat, il a expliqué que cela peut être analysé de plusieurs façons. Selon lui, cela a permis d’économiser 115 milliards en 2022. Les chiffres de 2023 n’étant pas encore disponibles, le ministre s’est dit convaincu qu’ils seront au-delà de 200 milliards de FCFA.
« Le gouvernement a décidé que tout ce qui est mission à l’étranger, doit être filtrée. Aussi, l’on doit veiller à la taille et à la durée des missions. De même, tout ce qui concerne l’acquisition des biens dans les départements et les services de l’Etat », a-t-il expliqué.
Partenariats
Evoquant la redynamisation du partenariat avec la Russie, le ministre de l’Économie et des finances a souligné un aspect important, à savoir la production d’énergie. Il a déclaré que Mali étant en difficulté pour servir la population de façon régulière en termes d’énergie, une délégation ministérielle s’est rendue en Russie pour rencontrer les autorités russes suite aux échanges des deux Présidents.
« Des accords ont été signés pour faire des barrages hydro électriques, mettre des panneaux solaires et faire de l’énergie nucléaire. Le deuxième aspect est que le Mali a besoin d’une large présence sur son territoire qui est trop vaste. La Russie aidera le Mali à envoyer des satellites dans l’espace pour sécuriser ses frontières. Aussi, il aidera le Mali en termes de couverture téléphonique, d’internet, de développement de l’Agriculture… », a rassuré le ministre SANOU.

PAR MODIBO KONÉ

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