Quatre questions pour comprendre le mystérieux coronavirus :Origine, contagion, symptômes, taux de létalité
- Quelle est l’origine du virus ?
Jamais observé jusque-là, ce virus appartient à la vaste famille des coronavirus et a été identifié par la Chine le 7 janvier 2020 suite à un cas de pneumonie déclaré le 31 décembre 2019. « Les coronavirus sont zoonotiques, ce qui signifie qu’ils sont transmis entre les animaux et les humains », explique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur son site. C’est le « septième coronavirus capable de donner des manifestations cliniques chez l’humain », explique à l’AFP Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris.
Son origine semble se trouver dans un marché de Wuhan, ville chinoise de 11 millions d’habitants, fermé le 1er janvier 2020. « On suppose que la source était des animaux vendus dans ce marché et qu’il y a eu passage chez l’homme », indique le Pr Fontanet, bien qu’on ne sache pas encore lequel. Des chercheurs ont évoqué la piste du serpent.
- Quels sont les symptômes ?
Ce virus est proche de celui qui avait provoqué l’épidémie de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003. Elle avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8.096 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Du point de vue génétique, il y a « 80% de similarités » entre les deux virus, relève le Pr Fontanet, et tous deux entraînent des pneumopathies (maladies respiratoires).
Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’Homme (comme un rhume) mais aussi d’autres plus graves comme le SRAS. Les symptômes du SRAS ressemblent à ceux d’une pneumonie, avec une forte fièvre et divers problèmes respiratoires. « Les signes d’infection courants comprennent les symptômes respiratoires, la fièvre, la toux, l’essoufflement et les difficultés respiratoires. Dans les cas plus graves, l’infection peut provoquer une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale et même la mort », détaille l’OMS.
- Le virus est-il mortel ?
Oui, toutefois « la gravité semble plus faible que le SRAS », juge le Pr Fontanet. Mais cela pourrait changer. « On n’a pas vraiment d’argument pour dire que ce virus va muter, mais c’est ce qui s’était passé avec le SRAS », dont le virus avait évolué après son apparition pour devenir « plus transmissible et plus virulent », selon le spécialiste français. Toutefois, envisager un même scénario pour le nouveau virus reste pour l’instant « purement spéculatif », souligne-t-il.
- Comment se transmet ce virus ?
La transmission par contagion entre personnes est « avérée », affirmait le 20 janvier 2020 au soir à la télévision publique CCTV Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé. C’est la première fois qu’une telle affirmation est faite publiquement. L’OMS estime pour sa part qu’un animal semble être « la source primaire la plus vraisemblable », avec « une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit ».
Pour contenir l’épidémie, il faut trouver sa source, c’est-à-dire les animaux qui sont les réservoirs du virus. Cela pourrait permettre de savoir si des foyers existent dans d’autres marchés que le premier, et de prendre de nouvelles mesures.
« Les recommandations standard pour prévenir la propagation des infections comprennent le lavage régulier des mains, la couverture de la bouche et du nez lors de la toux et des éternuements, la cuisson minutieuse de la viande et des œufs. Évitez tout contact étroit avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire tels que toux et éternuements », recommande l’OMS.
CG avec AFP
Source : Le Challenger