Les partis de l’opposition républicaine ont rendu public, mercredi 10 décembre, un communiqué sur la libération de l’otage Français Serge Lazarevitc et » les allégations du Gouvernement » au sujet de la reprise de l’aide budgétaire. Les partis politiques signataires, aux fins d’éclairer l’opinion, invitent l’ORTM à organiser un débat contradictoire sur les relations de coopération du Mali avec ses partenaires et sur les récents » scandales de malversations financières » liés à l’affaire de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires.
Décidément, l’opposition malienne se veut de plus en plus réactive sur toutes les questions de l’actualité sociopolitique nationale. Dans le communiqué que 8 formations politiques de cette opposition viennent de rendre public, le PARENA, le parti FARE, le PDES, le PIDS, le PS Yelen Kura, le PSP, le PRVM Faso Ko et l’URD expriment leur « profonde indignation devant les félicitations que le président de la République a adressées lundi 8 décembre lors de la journée des maires du Mali au ministre de l’Economie et des Finances« , Mme Bouaré Fily Sissoko, dont la gestion, à les croire, a coûté si cher au pays et a entaché la crédibilité du gouvernement aux yeux de ses partenaires. Ceci, dans la mesure où le FMI et d’autres bailleurs de fonds ont dû, pendant un moment, suspendre leur aide en direction du Mali, mettant le pays à l’index et lui enjoignant de prendre certaines mesures de rectification de la gestion peu orthodoxe de ses finances publiques. En clair, l’opposition estime que la reprise de la coopération n’est pas une victoire dont le gouvernement doit se féliciter.
Sur la reprise de l’aide budgétaire, les partis signataires estiment que « le gouvernement et ses soutiens procèdent à une entreprise indécente de réécriture de l’histoire récente comme si les surfacturations, les transferts frauduleux de milliards sur des comptes à l’étranger, les sociétés-écrans et les paradis fiscaux n’ont jamais existé. Ceux et celles qui auraient dû raser les murs pour de bon, montent en première ligne, assurés qu’ils sont de la protection présidentielle « .
Les partis politiques signataires du communiqué, indiquent qu’aux fins d’éclairer l’opinion, il est plus qu’urgent que l’ORTM organise un débat contradictoire sur les relations actuelles du Mali avec ses partenaires techniques et financiers, et sur les récents scandales de malversations financières.
Sur un autre plan, tout en se réjouissant de la libération de l’otage français, détenu arbitrairement aux mains de l’organisation terroriste Alqaida au Maghreb Islamique (AQMI), l’opposition exige du président de la République la mise en œuvre de son devoir de rendre compte au peuple avec la transparence requise en révélant le nombre, le nom et l’identité des terroristes qu’il a libérés dans le cadre de cette opération.
Pour l’opposition, les terroristes concernés auraient dû répondre devant la justice du Mali des crimes ignobles qu’ils ont commis. « En agissant en dehors des règles de l’État de droit, le président fragilise davantage notre pays et met à nu l’incompétence et le manque d’anticipation qui caractérisent l’action de son gouvernement. Il fait peu de cas de la justice, des victimes et de leurs familles, et encourage l’impunité, autre marque de fabrique de sa gouvernance « , dénonce le communiqué des opposants. Ils plaident, en outre, pour que la réparation des préjudices causés aux victimes et à leurs familles ne soit pas sacrifiée.
Les partis de l’opposition lancent également un vibrant appel au président de la République afin qu’il s’explique sur les tenants et les aboutissants de cette opération de promotion de l’impunité, qui décrédibilise totalement la lutte contre le terrorisme dans notre pays.
Bruno D SEGBEDJI