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Allégations d’exaction à Moura : Bamako dénonce une volonté de perturbation de la quiétude des Maliens

Publié le 12 Mai 2023, le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme sur les évènements de Moura ne cesse d’attirer des indignations au Mali. Dans un communiqué, le gouvernement de la transition a dénoncé un rapport biaisé, reposant sur un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies. « Il est utile de s’interroger sur l’opportunité de cette publication… Si ce n’est de perturber la tranquillité des Maliens à l’approche d’un scrutin référendaire d’une importance capitale pour le processus de refondation en cours » note le communiqué.

Après un petit moment de trêve, les hostilités entre le Mali et son ancienne puissance colonisatrice (France) reprennent de plus belle suite à la publication le 12 Mai 2023, d’un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme, notamment, sur les évènements de Moura, un village du centre dans lequel l’armée nationale avait annoncé avoir neutralisé plus de 200 terroristes en mars 2022. Accusant les forces armées de défense et de sécurité d’exaction contre des civils, au cours de cette opération « antiterroriste » (500 civils tués selon le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme), le ministre porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation remet son treillis, comme d’habitude, pour dénoncer avec véhémence cet rapport « biaisé », comme dirait Yèrèwôlô débout sur les remparts, monté de toute pièce, pour déstabiliser le Mali et le processus de refondation en cours. « Ce rapport mensonger, truffé d’incohérences, pour Yèrèwôlô Debout sur les Remparts, vise des objectifs qui sont clairs : préparer une agression militaire du Mali par l’OTAN; lancer des mandats d’arrêt internationaux contre nos plus hautes Autorités militaires; freiner la progression des FAMA qui ont réussi seules là où barkhane, Takuba, la force conjointe G5 Sahel, la Minusma ont échoué pendant près de 10 ans; mettre le discrédit sur le partenariat solide, sincère et fructueux entre le Mali et la Russie; saper les efforts et le moral de nos vaillants soldats en semant la discorde dans leurs rangs; faire du chantage aux autorités maliennes afin qu’elles abandonnent le chemin de la libération et de la restauration de la paix au Mali ».

A travers ce communiqué lu à la télévision nationale, le ministre porte-parole du gouvernement se désolidarise d’un rapport qu’il pense renseigner de façon unilatérale et frauduleuse ne répondant pas aux normes internationales établies. « Le Gouvernement de la Transition a examiné la méthodologie ayant guidé la rédaction du rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme et a appris avec stupeur que la mission d’établissement des faits avait utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images ». Pour Bamako, en utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des Autorités maliennes, la mission d’établissement des faits a effectué « une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali ».

Le plus paradoxal et contradictoire de cet acte est aussi, selon lui, la célérité avec laquelle cette mission d’établissement des faits a été mise en place par l’organisation des Nations unies dans ce cas précis pendant que le Mali en demande depuis le 15 Août 2022, sur d’autres actes d’agression contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un Etat membre des Nations Unies. Cette plainte du Mali devant le conseil de sécurité des Nations unies notait des preuves de violations flagrantes et répétées de son espace aérien et d’espionnage en vue de collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel, tout en leur larguant des armes des munitions. Comme cette plainte vise la France, une des puissances internationales, le gouvernement de la transition du Mali retient donc une politique « des deux poids deux mesures » de la part de l’organisation des Nations unies qui n’a jusque-là daigné faire le moindre commentaire sur le sujet.

Selon lui, le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme ne saurait être examiné séparément de la plainte portée par le Mali devant le Conseil de Sécurité contre « la junte française ».

Parallèlement à cette dénonciation, le Gouvernement du Mali a décidé aussi d’ouvrir une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices « pour espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, des crimes réprimés par le code pénal (Art 33 et 35), ainsi que de complot militaire, un crime réprimé par le code de justice militaire (Art 130), sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires ».

Pour le gouvernement malien, cette attitude de la mission d’établissement des faits ressemble typiquement au cas d’espionnage de la « junte française » qui avait osé placer illégalement un drone au-dessus de la base de Gossi, le 20 Avril 2022, pour filmer des cadavres humains, minutieusement prédisposés, dans le but d’accuser les FAMa.

Par ailleurs, le ministre Maïga a réitéré l’engagement des plus hautes autorités de la transition du Mali pour le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. « L’enquête poursuit son cours et le Gouvernement du Mali est déterminé à faire aboutir cette procédure, dans le respect strict des droits de l’Homme et en toute indépendance ». D’ailleurs le 09 Avril 2022, selon lui, un transport judiciaire de constat a été effectué par le parquet de Mopti dont les premiers éléments mettent en évidence l’hypothèse « d’un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles, et le constat que la grande majorité des corps sont des adultes de sexe masculin ».

Issa Djiguiba

Source : LE PAYS

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