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Allégations de détournement de l’argent de la reconstruction du Nord : Le président IBK doit des clarifications aux Maliens

Combien de milliards ont-ils été mobilisés dans le cadre de la reconstruction du Nord, depuis les promesses mirobolantes de la fameuse table-ronde de Paris entre le Mali et les Partenaires Techniques et Financiers ? Malin qui pourrait le dire. Mais cette question n’a jamais aussi traversé les esprits que depuis cette pierre jetée dans la mare de Koulouba par les confrères d’Europe 1. Lesquels s’en sont pris sans ménagement à IBK,  taxant notamment son régime «d’élu et corrompu». Les journalistes français, par delà les commentaires et qualificatifs malveillant et de très mauvais ton, étayent pour le moins leurs allégations par une affirmation assez graves affligeantes pour ne pas passer anodines. Ils accusent notamment le Mali, à travers ses plus hautes autorités, d’avoir détourné l’argent de la reconstruction du Nord et établissent du même coup une insidieuse corrélation avec la persistance de la crise septentrionale et les difficultés de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Une allusion d’autant plus vicieuse que les velléités sécessionnistes se sont souvent nourris d’une gestion peu orthodoxe des projets de développement destinés au septentrion.

En tout cas, l’accusation est d’autant plus grave que le Mali traverse depuis 2012 des tribulations socio-politiques et institutionnelles sans pareilles dans l’histoire et qui ont drainé à notre chevet une impressionnante vague de solidarité et de sympathie internationales en vue d’aider à sortir de cette impasse. IBK lui-même, lors de son investiture devant le parterre de chefs d’Etat étrangers mobilisés pour la circonstance, s’est solennellement engagé à faire bon usage de la manne annoncée dans le cadre de la reconstruction d’un pays mis à sac tant par les putschistes que par les djihadistes. Aucun rotin de cet argent ne sera détourné, avait-il prévenu en rassurant les partenaires du Mali d’une observance assez rigoureuse des principes de gouvernance pour ce faire. Et, comme pour joindre l’acte à la parole, le chef de l’Etat fraîchement élu avec 77% de suffrages ne s’est point limité à consacrer un département à la reconstruction du Nord. Il a aussi déclaré l’année 2014 «année de la lutte contre la corruption», manifestement pour faire bonne figure devant les bailleurs qu’il sait assez regardants sur les règles de gouvernance.

Après tant d’assurance et de gage de la part du premier responsable de la nation, des allégations de détournement de l’argent de la reconstruction devraient normalement être accueillies comme un affront par un homme qui a juré de retourner à son pays son honneur. Au lieu de quoi, les hautes autorités ont choisi de consommer la chose comme une couleuvre par un silence manifestement disproportionné à l’ampleur de l’accusation. Car, pour un pays traversé par une crise existentielle sans commune mesure, il est inadmissible, en effet, qu’une équivoque aussi déshonorante continue d’entourer la destination des moyens déployés pour son redressement et la décrispation. Il est tout aussi inadmissible que le chef de l’Etat, qui a montré de la promptitude à voler au secours de sa dignité dans l’affaire Tomy Michel, réagisse par un mutisme quand il s’agit de l’honneur de tout un pays.

A Keïta 

 

Par Le Témoin

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