Selon la chaîne Ennahar TV, le chef de l’État Abdelaziz Bouteflika serait fort mécontent de l’action et de la méthode de son Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Il l’aurait fait savoir en envoyant des instructions au gouvernement pour lui demander de « mettre fin à l’anarchie née des dernières initiatives » prises par l’Exécutif, en référence aux mesures de blocage de marchandises dans les ports.
Toujours selon Ennahar TV, le président Bouteflika aurait demandé à Tebboune de « respecter les textes de loi » dans la conduite de l’action de son gouvernement et il se serait déclaré agacé par ce qu’il aurait qualifié de « harcèlement » contre les hommes d’affaires.
On peut se poser des questions sur la position du Président Bouteflika sur cette question (lire l’article : Algérie : Bouteflika et son gouvernement reprennent la main sur les oligarques) alors que fin juillet l’impression donnée était plutôt un soutien à cette opération main propre. Pourtant rapporte Ennahar TV, il aurait demandé à son Premier ministre d’éviter toute publicité autour des actions menées contre les grands patrons du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE).
Il est cependant probable qu’il vaille regarder cette “déclaration” du Président Bouteflika à l’aune des dernières interventions de son frère, Saïd, qui a dernièrement multiplié les gestes d’amitié envers Haddad, le Président du FCE, lors de l’enterrement de l’ex-chef du gouvernement Redha Malek, marquant ainsi clairement son opposition au premier Ministre.
Pendant ce temps, soutenu par la population qui espère qu’il poursuivra son action contre la corruption, Abdelmadjid Tebboune est en visite privé en France et indique dans un communiqué :”Durant son escale à Paris, le premier ministre, Abdelamdjid Tebboune a été convié par son homologue français, Edouard Philippe, à une rencontre informelle à l’hôtel Matignon“.
Cette rencontre, alors que les rumeurs sur l’Etat de santé du Président Bouteflika le décrivent « pas au meilleur de sa forme » montre que la France entend bien jouer un rôle dans la sauvegarde du processus démocratique en Algérie et que Saïd Bouteflika ne pourra pas tout se permettre sur le chemin qu’il imagine déjà le porter au pouvoir.
Source: afrik