Abdelaziz Bouteflika a limogé mardi le patron de la police algérienne, le général Abdelghani Hamel, a annoncé la présidence, sans fournir les raisons de cette mesure visant un homme considéré comme un potentiel successeur du président algérien.
Le président Bouteflika a « signé ce jour deux décrets, le premier mettant fin aux fonctions de M. Abdelghani Hamel en tant que directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) et le second portant sur la nomination de M. Mustapha El-Habiri à la tête de la DGSN », indique la présidence dans un communiqué cité par l’agence de presse APS.
Cette décision intervient sur fond de scandale de trafic de cocaïne qui a éclaboussé de nombreux fonctionnaires dont des magistrats. Des journaux ont fait état de l’implication du « chauffeur personnel » de M. Hamel dans cette affaire.
La DGSN a démenti cette information précisant, dans un communiqué, que la personne mise en cause est « un chauffeur du parc automobile de la direction et non pas le chauffeur personnel du directeur général de la sûreté nationale ».
Le président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a créé la surprise en limogeant le patron de la police, considéré par des analystes et la presse comme l’un de ses potentiels successeurs.
La police a gagné en influence depuis la nomination du général Hamel à la tête de la DGSN en 2010.
Né en 1955 à Sabra, près de la frontière marocaine, cet ingénieur en informatique s’est engagé dans la gendarmerie à la fin de ses études. Il a occupé plusieurs fonctions avant de devenir patron de la garde républicaine en 2008 avec le grade de général.
En 2010, il a quitté l’armée et a été nommé chef de la DGSN, en remplacement d’Ali Tounsi, tué par un des collaborateurs.
Quelques heures avant l’annonce de son limogeage, le général Hamel avait évoqué l’affaire du trafic de cocaïne. Quelque 700 kg ont été récemment saisis au port d’Oran (à l’ouest d’Alger) à bord d’un bateau en provenance du Brésil.
« Celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre », a dit M. Hamel, cité par plusieurs sites d’informations.
Le président Bouteflika, 81 ans, a été réélu en 2014 pour un quatrième quinquennat, un an après un AVC qui a affecté sa motricité et sa mobilité.
Des partis de l’alliance présidentielle, notamment le Front de libération nationale (FLN), dont M. Bouteflika est le président, et le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia, ont récemment appelé le chef de l’Etat à briguer un cinquième mandat en 2019.
A moins de dix mois de l’élection présidentielle, le chef de l’Etat n’a pas encore dévoilé ses intentions.