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Algérie : la chute des cours du pétrole menace l’économie

La baisse des cours du pétrole risque d’impacter directement et fortement l’économie de l’Algérie. Le brut est passé sous la barre des 60 dollars, un chiffre alarmant.

centrale petrole libye

C’est une série de mauvaises nouvelles qui touche l’ Algérie depuis le début du mois d’aout et la dernière en date est à prendre très au sérieux. Les prix du pétrole sont en train de chuter et le tarif d’un baril a perdu près de la moitié de sa valeur en six mois seulement sur les marchés. C’est ainsi que le Sahara blend peine à atteindre les 60 dollars, et dans les semaines à venir il n’est pas exclu qu’il passe sous la barre des 50 dollars ce qui d’un point de vue symbolique pourrait accentuer les dégâts économiques. Si cette baisse du prix des hydrocarbures est en train d’inquiéter l’ Algérie c’est parce que l’économie est intimement dépendante de l’or noir et du gaz et que son modèle est presque exclusivement bâti sur la rente.

Cette mauvaise nouvelle vient quelques mois seulement après une autre puisque la Banque d’Algérie avait, au début du mois de septembre, sonné l’alerte. La situation financière du pays est très mauvaise et ne devrait pas s’améliorer dans l’immédiat, d’autant qu’aucune réforme de grande ampleur n’est prévue en terme économique. Alors que depuis un certain temps, le pays avait tiré un trait sur les déficits, le premier semestre a été marqué par leur retour. En cause les cours du pétrole qui n’ont pas cessé de se situer dans des fourchettes basses, loin de ce que le gouvernement algérien espérait il y a encore quelques mois. Cette situation met à nouveau en cause l’économie algérienne dans son ensemble et pointe la nécessité de reformes.

Avec 97% des revenus d’exportations provenant du pétrole et du gaz, l’Algérie est en permanence soumise à la hausse ou la baisse des prix des matières premières sur la marché mondial. L’Etat s’est basé sur un baril de pétrole à 120 dollars alors que pour le moment on n’en est très loin. Le manque de diversification ne favorise pas la mise en place d’une économie stable et pérenne et surtout n’encourage pas les investisseurs étrangers à s’implanter sur le territoire. Le pays aura atteint un peu plus de 3% de croissance en 2013 et devrait réaliser à peine 4% en 2014 puis rester à ce niveau jusqu’en 2017. Si ce taux fait rêver de nombreux pays européens en crise, il est très largement insuffisant pour endiguer le chômage. Chaque année, pour permettre l’absorption par le marché du travail du nombre de jeunes qui sortent de l’école, il faudrait un taux de plus de 6%, objectif pour le moment irréalisable. Il y a quelques mois, le gouvernement avait annoncé qu’il visait d’ici quelques années les 7% de croissance, une annonce désormais considérée comme farfelue.

La restructuration de l’économie en question

La situation actuelle du pays met également en évidence le fait que malgré une très grande richesse accumulée ces dernières années en raison d’hydrocarbures au prix très élevé, l’instabilité et la fragilité économique perdurent. L’Algérie s’est exclusivement construite depuis son indépendance autour d’un modèle de développement basé sur l’exploitation de ressources naturelles. Un modèle rentier, générateur certes d’importantes devises quand le prix de ces matières premières s’envole mais qui se révèle très vulnérable aux retournements du marché comme ce fut le cas en 1986 lors de la baisse sensible des prix du pétrole, événement qui contribua fortement à la dégradation de la situation économique et sociale du pays.

L’exploitation des hydrocarbures demeure à ce jour un avantage pour l’Algérie mais aussi un inconvénient. Aujourd’hui grâce à ses ressources, l’État algérien est riche, très riche même, il figure dans le top 15 des pays détenant les plus grandes réserves de change avec plus 200 milliards de dollars. Mais cette richesse est trompeuse et bien éphémère même si les autorités algériennes ne cessent d’affirmer que l’Algérie est hors de danger grâce à son matelas financier. A moyen terme si le pays poursuit sur ce chemin économique et que les prix du pétrole restent très bas, il est presque évident que des turbulences risquent de voir le jour, et ce, dans le meilleur des cas.

Alors que des investissements massifs peuvent et doivent être consentis dans les technologies de télécommunications, dans la recherche, dans l’innovation, ces secteurs peinent à sortir de leur léthargie malgré les capacités financières du pays. L’État cherche officiellement à favoriser l’émergence d’une croissance économique durable sans pour autant mettre en adéquation paroles et actes. L’exploitation prochaine des gaz de schiste ne risque pas de changer la donne.

La rédaction

 

Source: afriqueinside.com

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