En Algérie, y a-t-il une volonté de mettre fin aux manifestations ? C’est la question que se posent des associations et la presse. À Oran, plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés et intimidés dans les commissariats. La plupart ont été libérés.
« L’objectif était de nous faire peur ». Voilà ce que conclut ce samedi un militant d’Oran. Jeudi soir, puis vendredi, les forces de l’ordre ont interpellé des centaines de manifestants dans la deuxième plus grande ville du pays.
Des hommes en civil, mais aussi des forces d’intervention et des hommes cagoulés sur des motos ont arrêté les personnes qui semblaient se rendre aux manifestations prévues pour protester contre l’élection présidentielle et demander un changement de système politique.
Hommes, femmes, personnes âgées ont été emmenés dans des commissariats. Les manifestants joints par RFI racontent avoir été frappés, insultés et menacés par les forces de l’ordre. Certains ont vu leurs téléphones portables vidés des photos et vidéos qu’ils contenaient.
Une jeune femme raconte que ses messages vocaux ont été écoutés, ses SMS imprimés.
C’est la première fois dans cette ville que les forces de l’ordre empêchent une manifestation de se dérouler le vendredi. Et cela a provoqué beaucoup d’émoi. Ce samedi, des rassemblements en solidarité avec les habitants de la ville ont eu lieu dans d’autres régions du pays.
Jeudi et vendredi des dizaines de manifestants ont été arrêtés dans les villes de Tlemcen, Aïn Temouchent et Saïda.
RFI