Au Mali, de nombreux déplacés ont célébré la fête de ramadan dans des conditions très difficiles faute de moyens. En revanche d’autres ont fêté l’un des meilleures aîd el fitr depuis qu’ils sont dans la capitale malienne. Cela grâce aux actions du gouvernement et des bonnes volontés.
La communauté musulmane du Mali a célébré la fête de l’Aïd El Fitr le mardi 09 avril dernier. Les personnes déplacées internes n’étaient pas en lors de cette fête qui couronne les trente jours de jeûne des musulmans. Sur leurs sites, ils ont fêté à leur manière. Certains se réjouissent d’avoir reçu beaucoup de viande et des habits pour les enfants.
Abdoulaye Bolly et Salimata Kodjo sont des déplacés installés au centre Mabilen en commune VI du district de Bamako, un des plus importants sites de la capitale. Ces déplacés originaires du centre du pays affirment que c’est la meilleure fête de Ramadan qu’ils célébré depuis leur arrivée à Bamako. « Dieu merci, nous avons égorgé quatre bœufs dans notre cour. Tout le monde a obtenu sa part de viande. Le gouvernement nous a donné deux bœufs. Depuis que nous sommes ici, nous n’avons jamais célébré un Ramadan pareil», explique avec soulagement monsieur Bolly.
Sa voisine Salimata Kodjo renchérit, « nous sommes très contentes, car nous avons reçu de l’aide. Tous les déplacés du centre ont reçu leur part de viande et d’habit. »
Fête à Bamako mais dans les régions
Sur le site des déplacés, le gouvernement à travers le service du développement social a offert aux femmes déplacées deux bœufs. Alors qu’un particulier leur a fait don d’un autre bœuf. De quoi redonner le sourire et l’espoir à ces personnes démunies le jour de la fête « Cette année comparativement aux années précédentes, nous avons eu beaucoup de viande. Le jour de la fête, nous avons abattu deux bœufs et le lendemain également », témoigne Taddy Barry, responsable du centre Mabilé. Elle formule le vœu d’un retour de la paix afin que les déplacés retournent au bercail.
Si à Bamako, de nombreux déplacés affirment avoir bien fêté, tel n’est pas le cas partout dans le pays. A Youwarou dans le centre du pays, l’aïd el fitr s’est déroulée dans des conditions moroses pour les déplacés installées dans cette ville. Cela pour plusieurs raisons.
Le vœu d’un retour de la paix
Même constat à Bandiagara toujours dans le centre du pays. Ici les déplacés n’ont pas participé à la fête du ramadan faute de moyens. Ils ont tout de même pu profiter des plats apportés par quelques bonnes volontés « Nous avons fait le jeûne et le Ramadan dans des difficultés. Nous sommes venus avec des enfants et des vieilles personnes. Mais ce n’est pas facile d’avoir des habits et de la nourriture pour eux», se lamentent des déplacés sur le site. Ils souhaitent juste pouvoir retourner dans leur village respectif.
Comme ce dernier, la plupart des déplacés se plaignent et partagent le même souhait. Encore une fois, retourner chez eux pour relancer leur vie. « En réalité moi, je n’ai pas eu d’habit de fête ni ma petite sœur et en plus, nous n’avons pas tressé nos têtes. Nous ne sommes pas dans notre village. »
Dans cité des Balazans, c’est le même constat. Le responsable du site des déplacés de ATTbougou BoyBoy Dicko souligne qu’ils n’ont pas pu fêter faute d’assistance. « Ce qui est surtout grave est qu’on n’a pas le prix des condiments. Pas d’argent pour acheter des bovins pour avoir de la viande. Ici, nous n’avons reçu aucune aide pour la fête. Ni bœuf, ni argent, rien, » déplore monsieur Dicko.
Sur les sites de déplacés au nord du pays, les difficultés sont les mêmes.
Ces personnes déplacées internes souhaitent vivement le retour de la paix afin qu’eux aussi puissent rentrer dans leurs localités respectives pour célébrer les prochaines fêtes religieuses.
Studio Tamani