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Agriculture : COMMENT ORGANISER LE SECTEUR DE L’ENGRAIS ?

Une organisation sous-régionale réflechit à la stratégie visant à lever les contraintes comme la faible qualité des engrais, le manque
d’infrastructures au niveau des ports et des routes, les taux d’intérêt très élevés des prêts bancaires et l’exclusion des professionnels du secteur de de la mise en œuvre des politiques agricoles

Bamako accueille depuis hier les professionnels de la filière engrais de l’Afrique de l’Ouest. Regroupés au sein de l’Association régionale des professionnels de l’engrais (WAFA), dont notre pays abrite la première assemblée générale, ceux-ci entendent jouer leur rôle dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et la productivité agricole.
Cette assemblée générale qui se poursuit aujourd’hui a été ouverte par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé au siège de la Société de distribution d’engrais Toguna Agro-industries. La rencontre regroupe les parties prenantes du secteur de l’engrais en Afrique de l’Ouest. Elle va permettre de définir une vision stratégique quinquennale (2019-2023) ainsi que le plan d’actions 2019. En effet, Lassine Dembélé a ouvert les travaux en présence du représentant du maire de la Commune et du président de WAFA, respectivement Bakary Dembélé et Moussa Diabaté.
Wafa est le fruit de la volonté des acteurs du secteur des engrais de fédérer leurs forces afin de faire face aux défis de la filière. Il se propose comme mission la mise en place d’un environnement permettant la disponibilité et l’utilisation optimale d’engrais de qualité pour les producteurs d’Afrique de l’Ouest, notamment dans les régions où les pays peinent à atteindre 20 kg d’engrais à l’hectare alors que la moyenne mondiale de consommation d’engrais dépasse les 100 kg à l’hectare.
Pour le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, cette assemblée générale sera un succès éclatant. Car, elle est l’émanation des entreprises responsables qui agissent par conviction et font la fierté de la sous-région. Il a rappelé l’importance de l’agriculture dans les pays de l’espace CEDEAO. « En effet, la contribution moyenne de l’agriculture à la formation du PIB de ces pays tourne autour de 35% », a annoncé Lassine Dembélé. Selon lui, les exportations agricoles occupent une place de choix dans les échanges extérieurs desdits pays, où le secteur agricole emploie en moyenne plus de 60% de la population active des pays ouest-africains.
« En dépit de son importance dans l’économie régionale, l’agriculture, soutient Lassine Dembélé, est caractérisée en Afrique de l’Ouest par une faible productivité. Les rendements de la plupart des cultures à l’hectare sont parmi les plus faibles du monde », a précisé le spécialiste.
L’engrais a été qualifié le 12 juin 2006 par les ministres africains de l’Agriculture réunis à Abuja « de produits stratégiques ». Comment vulgariser donc ce produit stratégique qui nourrit la terre (laquelle à son tour nourrit les hommes) ? Les entreprises membres de l’association ont la réponse à cette question, à en croire les spécialistes. En se réunissant à Bamako, elles cherchent la solution aux difficultés qu’elles partagent. Selon Lassine Dembélé, elles trouveront des solutions durables en réunissant leurs moyens et énergies afin de promouvoir une agriculture durable dans un environnement propice aux agriculteurs parallèlement à la vision de la CEDEAO de promouvoir l’utilisation des engrais.
Quelles sont les difficultés rencontrées ? À l’ouverture des travaux, le président de WAFA les a égrenées. Selon lui, elles sont, entre autres, la faible qualité des engrais circulant dans la sous-région, le manque d’infrastructures au niveau des ports et des routes, l’intérêt très élevé des prêts bancaires et l’exclusion des professionnels du secteur de l’engrais dans la mise en œuvre des politiques agricoles.
Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture Lassine Dembélé a exprimé la reconnaissance du Mali au gouvernement américain et aux autres partenaires techniques et financiers. Le premier pour son accompagnement (à travers l’USAID) depuis 2012 des secteurs publics et privés des Etats membres de la CEDEAO dans leurs efforts de développement du secteur des engrais. Et le second pour son intervention dans le sous-secteur de l’engrais en Afrique de l’Ouest.

Khalifa DIAKITÉ

 

Source: Essor

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