Nivellement de niveaux ou émergence du foot Africain ? Cette double interrogation a certainement pour réponse « les deux à la fois ». En effet, depuis plus d’un an le continent ne finit plus d’étonner sur le plan footballistique avec des victoires historiques révélatrices au détriment des nations phares en termes de foot.
Loin d’être une chimère du film américain « Black panther», le Brésil, pays de référence du football, vient de connaître en moins d’un an trois revers contre des équipes africaines qui auparavant avaient un véritable signe indien dans leur affrontement contre une seleçao qu’on croyait invincible en Afrique. Après le Cameroun à la coupe du monde 2022, c’était au tour du Maroc et du Sénégal de s’offrir le grand Brésil comptant pour des matchs amicaux certes, mais qui démontrent un véritable nivellement des niveaux au regard des effectifs et de l’engagement sur le terrain. A cela s’ajoute la toute première demie finale d’une équipe africaine à une coupe du monde par l’entremise du parcours héroïque du Maroc au Qatar en décembre 2022.
Par ailleurs, si on se contentait jadis sur le continent de quelques rares victoires historiques comme celles du 8 juin 1990 qui a vu le Cameroun battre l’Argentine championne du monde en titre ou la victoire de l’Algérie contre l’Allemagne de l’ouest le 16 juin 1982 pour chuter par le triomphe du Sénégal contre la France également championne du monde en titre d’alors le 31 mai 2002, force est de constater que les internationaux africains sont de plus en plus décomplexés en évoluant dans les plus grands clubs au même niveau que les meilleurs joueurs du monde. Ce facteur explique vraisemblablement ce regain de confiance qui anime nos équipes nationales, une donne qui doit inspirer le continent la promotion et la mise en valeur ses talents sur son propre sol en multipliant les clubs de la taille d’Al Ahly, Mamelody Sundowns ou encore le RAJA Casablanca. Toutes choses qui assureraient de meilleurs résultats dans les compétitions mondiales des clubs mais également dans les championnats plus attractifs et médiatisés. En tout cas, beaucoup de pays s’inscrivent dans cette dynamique notamment le Maroc qui se dote d’infrastructures sportives hyper sophistiquées, le Mali, la Guinée et le Sénégal qui s’attèlent à la promotion des centres académiques productifs en talents.
Il faut juste espérer que ce renouveau du football de notre continent puisse continuer son ascension pour se concrétiser par une belle victoire en finale de Coupe du monde.
Seydou Diakité
Le Témoin