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Afrique: Les cigarettes électroniques plébiscitées comme alternatives moins nocives – Que dit la science ?

La mission affichée de cette organisation non gouvernementale est de « promouvoir le bien-être économique en améliorant la compréhension et l’impact des politiques publiques et des régulations sur les consommateurs dans un contexte de libre marché ». Leur rapport, intitulé «La réglementation sur les cigarettes électroniques met-elle en danger la santé publique? Examen des preuves et faux-pas politiques » met en lumière les idées, souvent contestées, répandues sur les e-cigarettes, et souligne leur potentiel inexploité pour atténuer les dommages causés par le tabac combustible.

La cigarette conventionnelle tue chaque année plus de 8 millions de personnes dans le monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Depuis quelques années, les e-cigarettes connaissent une popularité grandissante et leur impact sur la santé publique provoque des débats animés. Plusieurs controverses sont, en effet, à noter. L’une des plus récentes concerne un rétropédalage de la revue Journal of American Heart Association (JAHA) dans laquelle deux chercheurs avaient affirmé que l’e-cigarette était un facteur de risque accru de crise cardiaque. Suite à plusieurs protestations sur le bien-fondé de leurs recherches et une contre-expertise, la revue s’est rétractée.

En 2015, le Département de Santé Publique en Angleterre (Public HealthEngland) affirmait que le risque de maladies diminuait de 95% avec la cigarette électronique. Les toxines contenues dans les e-cigarettes seraient, généralement, 100 à 1000 fois moins présentes que dans les cigarettes combustibles.

Par ailleurs, il a également été démontré que ces alternatives au tabac combustible constituaient les aides au sevrage les plus courantes et les plus efficaces à la disposition des fumeurs. En février 2019, une étude publiée dans la revue New England Journal of Medicine, démontrait que l’e-cigarette allait jusqu’à soutenir les fumeurs qui souhaitent arrêter totalement de fumer. 900 fumeurs candidats à l’arrêt total du tabac ont été suivis. Durant quatre semaines, la moitié d’entre eux ont utilisé les e-cigarettes et l’autre moitié a disposé des thérapies classiques de remplacement de la nicotine (gommes et pastilles notamment). Un an plus tard, il a été noté que 18% de ceux qui avaient utilisé l’e-cigarette avaient arrêté de fumer, contre 9% parmi ceux qui avaient utilisé les thérapies de remplacement de la nicotine.

Malgré les preuves scientifiques, l’argument principal martelé par les détracteurs de la cigarette électronique est qu’elle est dangereuse pour les jeunes et que son attractivité (arômes sucrés, choix variés, packaging attrayant notamment) en fait des proies faciles. En première ligne, l’Organisation Mondiale de la Santé qui met en avant la protection des jeunes populations pour justifier une prise de position à l’encontre de l’e-cigarette. L’autorité américaine de réglementation des denrées alimentaires et des médicaments (la FDA), quant à elle, va jusqu’à parler d’épidémie de vapotage qui pousserait les jeunes à basculer vers le tabac ensuite. Un grand nombre de taxes et de régulations restrictives ont, de ce fait, été mises en place.

Des millions de personnes dans le monde utilisent les e-cigarettes et pourtant le cadre législatif semble inadapté. Les études scientifiques prouvant une nocivité moindre par rapport au tabac combustible s’accumulent, dans le même temps les interdictions, restrictions et taxations pleuvent. La FDA a mis en place des mesures qui forcent les vendeurs à soumettre au préalable une demande d’autorisation de vente  (Premarket Tobacco Application). Par ailleurs, l’Etat du New Jersey est en passe de mettre un terme à la vente d’e-cigarettes d’ici avril 2020 et l’Etat du Massachussets a voté une loi pour la mise en place d’une taxe de 75% sur les ventes.

Pourtant, le rapport de l’Institut Américain des Consommateurs insiste : «Certaines preuves empiriques indiquent que le vapotage  par des mineurs ou des non-fumeurs est peu fréquent ». Et d’ajouter « la réalité est plus nuancée. Les e-cigarettes sont bien moins nocives que les cigarettes combustibles et constituent un des moyens les plus utilisés et efficaces dans le cadre d’un arrêt total du tabac ».

Nombreux sont ceux qui appellent les législateurs et régulateurs à positionner l’e-cigarette dans le cadre une stratégie globale de réduction de la nocivité. Pour l’Institut Américain des Consommateurs, « ils doivent déterminer quelles politiques sont les plus appropriées pour protéger la population tout en encourageant les fumeurs à envisager l’e-cigarette comme une alternative plus saine ». Le danger, indique le rapport, ne se situe pas dans le produit, mais dans des décisions inadaptées et « des restrictions trop zélées ou mal conçues sur le vapotage, combinées à des informations trompeuses sur les véritables risques pour la santé qui dissuadent les fumeurs de rechercher une alternative potentiellement vitale.»

En Afrique, la cigarette électronique ne constitue pas un phénomène répandu et fait face à de nombreuses interdictions et taxations, notamment au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et plus récemment au Ghana et en Afrique du sud. Néanmoins, le continent devrait également être concerné par ce débat de spécialistes car la vente des nouveaux produits du tabac prend malgré tout de l’ampleur, notamment sur internet.
Tous s’accordent néanmoins sur ce point : l’arrêt pur et simple de la cigarette est le moyen le plus sûr de se prémunir de maladies graves.

Allafrica.com

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