L’ex-président sud-africain a été cité pour la première fois lundi par la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les accusations de corruption à la tête de l’Etat. Un témoin accuse Jacob Zuma d’avoir reçu des pots-de-vin tous les mois de la part d’une entreprise de sécurité.
Selon Angelo Agrizzi, ancien numéro deux de l’entreprise de sécurité Bosasa, l’ex-président sud-africain touchait 20 000 euros tous les mois.
Angelo Agrizzi, qui en huit jours de témoignage devant la commission d’enquête a déjà impliqué des PDG d’entreprises publiques, une ministre, des journalistes, n’épargne aucun détail dans son grand déballage. Jacob Zuma était payé en cash, qui lui était remis dans un sac par une intermédiaire bien connue, Dudu Myeni, qui cumulait à l’époque les postes de présidente de la fondation Zuma et présidente de la compagnie aérienne nationale.
L’objectif est simple, continue l’ancien numéro deux de l’entreprise. Bosasa était poursuivi par la brigade financière sud-africaine pour des contrats acquis de façon illicite. Acheter Jacob Zuma, c’était clore toutes les enquêtes sur l’entreprise.
L’ancien PDG de Bosasa était un proche de Jacob Zuma. Il avait le président dans sa poche, décrit Angelo Agrizzi. Il lui rendait souvent visite dans sa résidence privée dans la région du Kwazulu-Natal pour lui apporter l’argent.
Dudu Myeni a aussitôt réagi, réfutant toutes les accusations et qualifiant Angelo Agrizzi de cupide, de raciste et de menteur.
Jacob Zuma, très en vue sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, est resté silencieux. En février dernier, empêtré dans les scandales de corruption, il avait été contraint, sous la pression de son parti, l’ANC, de démissionner. Il est poursuivi pour détournement de fonds lors de la signature en 1999 d’un contrat d’armement avec le Français Thalès.
RFI