L’ancien président américain Barack Obama a visé mardi la « politique de l’homme fort » dans son discours à l’occasion des célébrations du centième anniversaire de Nelson Mandela, exhortant les peuples du monde entier à respecter les droits de l’homme et autres valeurs menacées.
Sans toutefois mentionné le nom de l’actuel locataire de la maison Blanche, Barack Obama a condamné les politiques du président américain, soulignant que les valeurs pour lesquelles Nelson Mandela travaillait, y compris la démocratie, la diversité et la tolérance, doivent être conservées.
« Compte tenu de l’époque incertaine et étrange dans laquelle nous vivons, les informations apportent chaque jour leur lot de titres perturbants qui donnent le tournis », a lancé l’ancien président américain au début de son discours.
Il a également dénoncé la « politique de peur et de la rancune » et celle des « hommes forts » sans oublier les politiciens qui « ne font que mentir ».
« Les politiques semblent rejeter le concept de vérité objective, les gens inventent. Il faut croire dans les faits. »
« Je ne peux pas trouver de terrain d’entente avec quelqu’un qui affirme que le changement climatique n’existe pas, quand tous les scientifiques disent l’inverse. »
Rappelons que l’une des premières décisions de Donald Trump après son investiture avait été de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.
Concernant la politique d’immigration, Barack Obama s’en est à nouveau pris à Donald Trump
« Il n’est pas faux d’insister sur le fait que les frontières nationales importent (…) mais cela ne peut pas être une excuse pour des politiques d’immigration basées sur la race. »
Ses paroles ont été accueillies avec enthousiasme par une foule d’environ 14 000 personnes rassemblées au stade Wanderes à Johannesburg.
« Juste en se tenant sur le podium en l’honneur de Nelson Mandela, Barack Obama a adressé une vive réprimande à Trump », a déclaré John Stremlau, professeur des relations internationales à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg.
C’est la première visite d’Obama en Afrique depuis qu’il a quitté ses fonctions en 2017. Il s’est rendu au Kenya plutôt cette semaine pour rendre visite à sa famille.
L’allocution d’Obama portait également sur la façon dont le lauréat du prix Nobel de la paix, emprisonné pendant 27 ans, a poursuivi sa campagne contre ce qui semblait être des obstacles insurmontables pour mettre fin à l’apartheid, le système dur de la minorité blanche en Afrique du Sud.
Nelson Mandela, devenu le premier président noir de l’Afrique du Sud est décédé en 2013, laissant un puissant héritage de réconciliation et de diversité ainsi qu’une résistance aux inégalités économiques et autres.
De nombreux Sud-Africains considèrent Obama comme un successeur de Mandela en raison de son rôle révolutionnaire et de son soutien pour l’égalité raciale aux États-Unis et dans le monde.
Source : cnn