Même si la rencontre, la nuit du 03 novembre, entre le président de la République, Alassane Dramane Ouattara, et le président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro, n’a été que de courte durée, force est de reconnaître que sa survenue vaut son pesant d’or. Car, en acceptant d’accueillir dans son palais l’ancien chef des Forces Nouvelles, à sa propre demande, pendant une heure d’horloge, le Chef de l’Etat de Côte d’Ivoire n’a fait que fournir un meilleur gage de décrispation au climat politique sulfureux qui couve dans son pays.
Depuis un certain moment, le climat politique n’est pas du tout serein en Côte d’Ivoire. En témoignent l’absence remarquée du Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, non moins membre influent du bureau politique national, au congrès du RDR, son séjour prolongé (plus de deux mois) à l’extérieur, l’arrestation et la mise en examen de son principal lieutenant dans l’affaire des caches d’armes à Bouaké mais aussi la mise à l’écart répétée de ses proches des principaux postes administratifs. Un tableau quasi-délétère que les analystes politiques et les artisans des échos de la clameur publique n’ont pas hésité à qualifier de crise profonde de leadership entre le président Ouattara et son ancien Premier ministre Soro.
Si rien n’a pu officiellement filtré de la rencontre entre les deux poids lourds de la politique ivoirienne, de toute évidence, ils auront eu à discuter de toutes les questions qui fâchent pour le moment. Puisque, c’est de cette seule façon qu’ils pourront à terme, arriver à dissiper les gros nuages qui se sont interposés entre eux. La question de la candidature à la présidentielle de 2020 ? Avant la rencontre du 03 novembre, Soro l’avait bien esquivée, en argumentant que ce calendrier électoral est lointain, donc pas d’actualité. Reste que les deux hommes soient allés aux questions les plus importantes telles que, comment faire pour aplanir leurs divergences de vue sur les questions essentielles ? Comment mettre en confiance les nombreux partisans de Soro et ramener ses détracteurs à la raison ?
Quoi qu’il advienne, Ouattara et Soro ont pu démontrer à la face du monde, qu’ils adhèrent à un processus pacifique de reprise normale des activités politiques dans leur pays, même s’ils ne peuvent pas continuer à nier l’existence de brouille entre eux.
Leur comportement conciliant n’est-il pas une meilleure leçon d’humilité à l’endroit de tous les acteurs politiques de la Côte d’Ivoire afin que ce pays retrouve la paix et la quiétude qui l’avait jadis caractérisé ?
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger