Suite aux attaques des camps de Boulkessi et Mondoro, les épouses et les enfants des militaires du 33ème régiment des Commandos parachutistes ont barricadé la route de Djicoroni Para menant à Sebenicoro hier, mercredi 2 octobre 2019. Ils dénoncent la mort des 25 soldats et réclament des éclaircissements sur la situation des portés disparus. Ils fustigent la faillite du service de renseignement militaire.
Ils étaient nombreux, femmes, enfants, jeunes des militaires du Camp Para, à bloquer la route de Djicoroni Para pendant des heures. Ils sont remontés contre l’Etat pour n’avoir pas joué son rôle, contre le service de renseignement militaire pour son incapacité à prévenir de tels actes. Selon des manifestants en colère, les militaires qui étaient au camp de Boulkessi étaient coupés du monde. Ils n’avaient pas des moyens de communication. «Nous sommes venus pour manifester notre mécontentement envers Le gouvernement du Mali. Le gouvernement est en train de faire certaines choses qui ne sont pas bonnes. Ce Mali est un pays de droit mais la loi ne s’applique pas », a clamé un des manifestants. Encagoulé, ce manifestant dénonce le manque d’effectif à Boulkessi. « Cet endroit est ciblé et il faut un bataillon pour le sécuriser. Tout le monde sait qu’une compagnie ne peut pas sécuriser cette localité. Boulkessi est une zone dangereuse et nous sommes sortis pour dire au gouvernement de se tenir debout et d’appuyer les militaires », précise-t-il.
Une des épouses de militaires hausse le ton et déplore : « Il y a longtemps que nos maris sont tués à Boulkessi par ceux qui leur tendent des pièges à travers des mines ». Elle dénonce aussi les informations erronées concernant le nombre de morts. « Nous n’avons aucune nouvelle des militaires qui se trouvaient dans le camp. Notre mécontentement concerne l’attaque qui a eu lieu courant cette semaine. Qu’on nous dise la vérité sur cette attaque. Chacun a son rôle à jouer au sein de l’armée, mais nous ne voulons plus celui qui donne des renseignements aux troupes », a-t-elle laissé entendre. Elle n’en décolère pas et ajoute : « On veut des éclaircissements clairs sur cette attaque. Qu’on nous donne le nombre exact des morts ».
Elle refuse de donner son nom. Elle est fille de militaire et fait partie des manifestants. Elle déplore toutes les difficultés que rencontrent les militaires sur le front. « Nos pères militaires ne peuvent pas faire une semaine sur certains trajets sans que le véhicule ne tombe en panne. Le pire, c’est qu’on les tue. Les salaires sont minimes et le président IBK s’en fout de nos militaires », a-t-elle craché. Comme les autres manifestants, elle trouve aussi inadmissible que le bilan des victimes des attaques de Boulkessi et Mondoro soit dans le doute. «Sur cette attaque, le gouvernement ne donne pas le bilan réel qu’on attend, nous voulons savoir le nombre réel de morts », a-t-elle sollicité.
Au-delà du camp Para, il nous est revenu, que les épouses du camp des gardes ont aussi manifesté leur mécontentement suite à ces attaques ignobles de Boulkessi et Mondoro.
B.Guindo et Issa Djiguiba
Source: lepays