Le « pays dogon », comme plusieurs localités de notre pays, souffre de l’insécurité généralisée que vit notre pays. Ce, malgré les efforts consentis par le gouvernement. Afin de se prémunir contre d’autres agressions, une milice d’auto-défense dogon, revendiquant plus de 2 000 combattants a été mise en place. Son leader, Youssouf Toloba, un chasseur de renom, natif de Bandiagara, s’est dit déterminé à protéger les terroirs dogons et leur voisinage. « Plus rien ne sera plus comme avant » a-t-il prévenu.
«Je jure, au nom de ma confrérie, de protéger le terroir dogon contre les ennemis de la paix et je jure, au nom des dieux de ma confrérie, de ne point trahir les idéaux du mouvement Dan Na Amba Sagou ». C’est la formule consacrée pour adhérer au mouvement que conduit Youssouf Toloba, redoutable chasseur dans le cercle de Bandiagara. Après avoir prononcé cette profession de foi, l’adhérant prend une motte de terre, sur laquelle tous ont prêté serment, qu’il mange. Il devient ainsi, et à jamais, membre du mouvement.
Afin de fédérer tous les fils du terroir au mouvement, une cérémonie d’adhésion massive et collective a eu lieu à Kani Bonzon (cercle de Bankass), le dimanche dernier. Nos sources rapportent, sans donner plus de précisions, que le choix de ce site a toute son explication dans l’histoire des dogons. « De nombreuses cérémonies de ce genre sont attendues dans les jours à venir ».
Au total, ils sont environ 2 000 chasseurs combattants qui sont membres de cette milice des chasseurs dogons. Selon une source locale, le nombre s’accroit de jour en jour, et il est difficile de donner pour le moment un nombre exact de miliciens.
Selon Oumar Guindo, journaliste d’une radio locale, les chasseurs sont remontés contre les agressions et autres assassinats qui ont eu lieu dans différents cercles dont la plupart des victimes sont des chasseurs qui sont accusés par les terroristes d’intelligence avec l’armée malienne durant « l’Opération Seno » destinée à traquer les hommes du prédicateur aux prêches sulfureux, Amadou Kouffa.
Benjamin SANGALA