Une première au Mali et même à travers le monde qu’un syndicat d’un établissement financier se mêle d’une histoire de prêt, qui pourtant doit être accordé par la banque avec toutes les garanties nécessaires. La lettre du comité syndical de la BICIM adressée au procureur de la République obéit-elle aux textes qui régissent les banques ? Le prêt bancaire ne rentre-t-il pas du secret confidentiel ?
Il est clair que chaque client d’une banque doit être le seul à connaitre son compte et son contenu. Autant pour le prêt bancaire qui est accordé à un client avec toutes les garanties de remboursement. En cas de non remboursement du prêt accordé, la banque doit immédiatement saisir les garanties mises à sa disposition lors de la signature du contrat. Cela se fait dans toutes les banques sérieuses sans considération de la tête du client.
Alors pourquoi cette fuite en avant de la part du comité syndical dans l’affaire de créance non remboursée, s’élevant à 3, 5 milliards de FCFA ? Cette démarche peut-elle expliquer que la BICIM n’est plus une banque sérieuse, respectueuse de ses clients ? Rien n’est moins sûr.
En effet, à la date du 24 septembre 2020, le Comité syndical de la BICIM sollicitait l’intervention du procureur pour faire la justice dans une affaire de créance opposant ladite banque à deux de ses clients dont l’un est bien Amadou Lat.
Toujours selon la lettre en question, ‘’les concernés ont voulu profiter de leur situation privilégiée auprès du précédent régime pour se dérober de leurs créances qui plombent aujourd’hui l’ensemble du résultat, fruit du labeur des travailleurs’’.
De quoi se mêle le syndicat de la BICIM ?
Tel un médecin qui trahi le secret médical d’un patient, le syndicat de la BICIM vient de se tromper de combat en dévoilant les détails autours du compte d’un client.
Selon un observateur, il n’appartient pas à un syndicat d’informer l’opinion publique de la situation d’une créance d’un client. Il y a d’autres organes habilités pour ça, notamment les services juridiques de la banque ou le conseil de la banque.
Selon l’observateur cité plus haut, le rôle d’un syndicat se limite dans la défense des intérêts de ses membres. Pas plus.
Cependant, la méthode semble un acharnement contre une famille et une personne bien ciblée qui a droit au secret de son compte bancaire. Sollicité par la rédaction du Radar sur cette affaire, un cadre d’une banque de la place rappelle que le client diffamé peut bel et bien porter plainte contre la banque en question.
Ensuite plusieurs sources précisent qu’en plus de ceux qui sont diffamés par le syndicat de la BICIM, la structure elle-même a octroyé des prêts à plusieurs opérateurs économiques dans le respect du principe de prêt bancaire.
L’acharnement contre le sieur Amadou Lah n’est ni plus ni moins un mauvais casting du comité syndical qui s’est trompé de combat. Il démontre lamentablement une volonté de nuire à la personnalité de l’homme et à sa famille.
Après avoir rendu public la créance de deux de ses clients, la BICIM doit pour sa crédibilité dans cette affaire publier la liste de tous les créanciers.
La Rédaction
Source : Le Radar