Pour se prononcer sur les actualités dominantes du pays, les membres du Bloc d’Intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem Fasoko) et leurs partenaires ont animé, le samedi 9 octobre à la maison de la presse, une conférence de presse. Occasion pour Lancine Diawara, président du Biprem Fasoko, Moussa O. Touré, celui de l’AMLCDF, et autres associations de clarifier leurs positions.
La position de ‘’Biprem Fasoko’’, un mouvement de veille citoyenne et ses alliés demeure désormais inflexible, par rapport à certaines questions du pays. Qu’il s’agisse de l’arrivée de la société militaire russe(Wagner) ; de la lutte contre la corruption et la délinquance financière ; de la cherté de la vie ; la durée de la transition passant par les Assises nationales de la refondation(ANR) ; leurs positions restent dorénavant sans équivoque. Dans une déclaration lue par Boubacar Sidiki Diarra dit BS, vice-président du Biprem, les conférenciers évoquent l’ampleur et la gravité d’une crise ayant multidimensionnellement atteint le Mali. Un problème aussi dû à la division au sein de la société malienne. Jouant au rôle d’un pacifiste, le mouvement et ses soutiens appellent « tous les acteurs du pays au sens de la responsabilité et du patriotisme ».Dans ladite déclaration, les conférenciers renouvellent leur soutien « indéfectible » à la transition et à l’équipe ayant « la redoutable mission de la mener à bon port ».Pour ce qui est la problématique d’une éventuelle prorogation de la transition, ils tiennent à rappeler qu’une charte déjà adoptée par les forces vives de la nationale est en vigueur. Elle date du 12 septembre 2020 et fixe la durée de la transition à 18 mois. « C’est dans l’insécurité que les militaires ont pris le pouvoir et accepté les 18 mois pour l’organisation des élections et la résolution des problèmes. Ils n’ont été contraints par personne. Le Biprem et ses partenaires invitent le Chef de l’Etat, le Chef du Gouvernement, la classe politique entière, la société civile et les forces vives au respect strict du délai des 18 mois ».En clair, ils trouvent que le Mali s’est engagé devant ses partenaires et le monde entier qu’il se limitera aux 18 mois. Pour ce qui est les Assises nationales de la refondation(ANR) en vue, ils les jugent « couteuses et douteuses ».
Douteuses parce que les résultats ont été déjà annoncés par le premier ministre, selon Lancine Diawara. « Le Biprem et ses partenaires ont pris acte de la récente déclaration du Chef de Gouvernement. Lors d’un entretien qu’il a accordé à un média étranger, Choguel a, de façon unilatérale, décidé de prolonger de quelques semaines ou de quelques mois : la transition, au mépris des engagements pris avec tous les acteurs ».Ces propos de Choguel montrent que les résultats des ANR sont connus d’avances, soutiennent Lancine Diawara et ses alliés qui déclarent « couteuses ces Assises, par le fait que plus de 2 milliards doivent être investis pour leur tenue ».En tant de président de l’association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière(AMLCDF),Moussa Ousmane Touré affirme que les maux dont endurent les Maliens sont dus à la corruption. « Les Maliens sont tous unanimes que la corruption et la délinquance financière sont à la base de tous les maux dont souffre le Mali. Elles ont rendu l’État incapable de remplir ses fonctions dans tous les secteurs ». Citant le secteur de la justice, il déplore que les actes de corruption soient régulièrement signalés. Les études ont montré que la justice peut faire entrer plus de 15 milliards de F CFA par an. Où va cet argent, s’interroge Moussa. La corruption est aussi présente dans l’armée. C’est d’ailleurs dans l’armée que l’on assiste à toute sorte de corruption, dénonce-t-il. Pour Badji Waranga, la cherté de la vie est aussi due à cette corruption qu’érode le pays. « Tout est cher, on ne peut rien acheter dans les marchés », a-t-elle indiqué. Pour Mamadou Sidibé, président de l’association ‘’Zéro violence’’, « la société civile malienne a été obstruée par la démocratie sélective des autorités ».Les conférenciers annoncent être contre l’intervention d’une société militaire privée (Wagner), au Mali. «Nous sommes pour une coopération d’Etat à Etat », disent-ils. Et Lancine Diawara de conclure par proposer une rencontre entre société civile malienne pour la réunification du peuple ; la résolution des problèmes ; la pose des jalons d’un Mali plus respectueux des droits humains…
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS