Le procureur général près la Cour suprême s’est récemment prononcé sur certains dossiers de corruption, de détournement ou de délinquance financière en vue d’une meilleure information du public. Toutefois, au lieu de la clarté attendue, des zones d’ombre et des non-dits subsistent dans des affaires comme celui de Securiport.
Concernant la révélation par l’homme de droit de la disparition d’une page du contrat relative à la part de l’Etat dans le partage des gains entre lui et Securiport, on ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment que des gens, jusque-là, bénéficient de l’impunité alors qu’ils sont au cœur de l’exécution de ce contrat.
Certes, les anciens ministres concernés par ce dossiers comme le ministre de la Sécurité et de la Protection civile (le général de division Salif Traoré), de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement (Traoré Seynabou Diop), de l’Economie et des Finances (Dr. Boubou Cissé) sont sous le coup de la justice comme cosignataires du décret portant exécution du contrat, mais il nous est revenu que c’est l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), qui avait à charge de recouvrer l’argent récolté auprès des compagnies aériennes avant de procéder au renversement de la part de chacun, en l’occurrence 75 % pour Securiport et 25 % pour l’Etat.
Autrement formulé, ceux qui croyaient pouvoir dissimuler cette clause du contrat en déchirant la mention de la part de chacun des partenaires ont tout faux. On peut même dire que la justice n’a pas fait une trouvaille particulièrement géniale dans la mesure où il existe toujours le contrat original quelque part.
Cependant, la question qui taraude les esprits est celle-ci : pourquoi on semble ignorer la part de responsabilité de l’Anac qui a donc procédé au reversement de l’argent récolté auprès des compagnies aériennes chaque mois à chaque partie prenante au contrat ? Mystère et boule de gomme ! La balle est toujours dans le camp du procureur général.
Pour mémoire, basé à Washington DC aux Etats-Unis, Securiport LLC est un leader mondial dans la conception et la mise en œuvre de systèmes de sécurité de l’aviation.
Securiport est une filiale de la société américaine basée à l’aéroport de Bamako-Sénou. Elle a pour mission de collecter les droits d’accès à l’avion. Chaque passager doit payer un montant qui est automatiquement répercuté à l’achat sur le prix du billet. Selon nos informations, les compagnies aériennes reversent les fonds à l’Anac qui, à son tour, le distribue aux destinataires mentionnés dans le contrat.
Les montants encaissés font l’objet d’une affaire judiciaire sur la base de soupçons de corruption, de détournement ou de délinquance financière.
A suivre…
La Rédaction