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Affaire Sanogo, quel dénouement ?

AMADOU HAYA SANOGO GENERAL KATI

Le 22 avril 2012, j’ai adressé une lettre ouverte au capitaine SANOGO, dont le but était de provoquer une réaction urgente pour circonscrire un effet boumerang le concernant au premier plan, ses proches et le Mali. L’anticipation minimisant certains risques sécuritaires s’imposait donc avant tout, comme mesure de sauvegarde.

 

Quelques officiers militaires avaient approuvé la justesse de mon analyse, mais la hantise des suspicions de l’heure, leur imposait une retenue pour le conseiller dans la voie salutaire du« comment quitter ».

Il est bien regrettable que nul esprit de la kyrielle de conseillers l’entourant, n’ait pu décrypter l’économie (l’essence) de ma lettre. L’opportunité de sauvegarde, subtilement contenue dans ma lettre du 22 avril 2012 a été manquée, que de ravages après !

Loin de prophétie, les évènements du 30 avril 2012, du 30 et leurs variantes suites, se sont produits. Il pleuvait encore sur le pays, nord et sud tout entier, feu et souffre de notre « nagba ». Heureusement, l’étoile de la nation, éclipsée n’était pas éteinte.

SANOGO aurait dû avoir une autre attitude, je crois, face à son projet de promotion au grade de général.

 

Le grade de capitaine était inférieur, mais d’une certaine valeur. Le grade de général du moment était chargé de contingents dangereux.

 

Pourquoi écrire encore ce billet ? On s’engouffrerait à coup sûr dans deux hypothèses : pourfendeur ou défendeur de SANOGO. Ces hypothèses là, sont partisanes, variant d’une conjecture à une autre.

 

Il est indéniable que SANOGO et l’affaire SANOGO suscitent et susciteront curiosités et interrogations. Cet homme a  touché le  cœur du pouvoir,  a été au cœur du pouvoir, a été à une partielle manœuvre, au profit d’un destin de pouvoir aujourd’hui réalisé. En cela, il est un centre d’intérêts. Les équations complexes politiques et militaires, sont imbriquées dans ce centre d’intérêts, révélant par ailleurs un enjeu institutionnel. On ne s’en défait pas d’un trait. Il y’a donc, une aventure intellectuelle tentant sur le sujet.

 

Présentement, son bataillon d’avocats suit l’orientation politique de l’affaire dans le décathlon judiciaire. Entre joutes prétoriennes et approximations politiques de l’affaire, se trouve la conscience collective. Le jeu des mécanismes d’interaction, entre les deux premiers éléments tentera de tirer sa légitimation dans le troisième élément.

 

SANOGO devrait ouvrir lui-même ou susciter l’ouverture d’un angle même aigu de dénouement. Mais, cette opportunité existant aux prémisses de l’affaire, nulle aujourd’hui, ne pourrait elle pas exister à l’avenir ? Difficile d’y apporter une réponse, car sait on les tournures de l’histoire révélant les destins collectif et individuel. Si dénouement dans les joutes prétoriennes, il doit avoir, on peut poser plusieurs hypothèses :

 

–       dénouement judiciaire national :

SANOGO serait-il un contumac au jugement ;

 

jugé présent, serait il condamné, acquitté ou relaxé ;

comment gérer les remous de la condamnation, de l’acquittement ou de la relaxe.

–       Dénouement judiciaire international :

l’hypothèse est elle envisageable comme première du genre au Mali.

Comme évoqué, l’analyse poussée de l’affaire, touche bien les questions de centre d’intérêts et d’enjeu institutionnel.

 

L’affaire est un centre d’intérêts, parce que les politiciens de la majorité, de l’opposition et des non rattachables à une nomenclature, vu leur rhétorique déconcertante, manipulent, exploitent cette matière « affaire SANOGO », pour la gouvernance actuelle et future. La soldatesque, elle aussi cure ses souvenirs et réfléchit.

 

L’affaire est aussi un enjeu institutionnel à plusieurs égards car, l’Etat récemment secoué par des crises institutionnelles et sécuritaires, vient de retrouver ses galons régaliens dans une ferveur électorale. Une bonne gouvernance est incontestablement bien enclenchée, vu les actes hautement importants posés, notamment la réforme de la Cour Suprême, la déclaration de politique générale du gouvernement. Le pouvoir judiciaire, dans un système démocratique «récupéré », doit marquer le pas et jouer à souhait son rôle institutionnel. Ce test de bons points de la communauté internationale, est aussi un gage de confiance des citoyens.

 

Le pouvoir a bruyamment vite affiché son attachement à l’instauration de certaines valeurs de crédibilité, aspiration profonde des citoyens. Il a donc les mains liées, au nom de l’honneur promis. La première institution est, je crois, sincère sur ce serment.

Fondamentalement, il y’a aussi dans l’affaire, la question de la soumission de la force militaire au pouvoir civil. Les institutions de notre pays ont toujours subi à une exception, un fléchissement dans le rapport civil-militaire. Un seul président, un civil, a accédé au pouvoir par les élections et l’a cédé par les élections. On ne juge pas les statistiques, on doit y réfléchir pour l’avenir.

 

Finalement, disons que quelque soit le dénouement, à valeur de test sur plusieurs plans, l’affaire SANOGO est une affaire embrouillée, une affaire parasitée.

  Me Sylvain M KEITA

                               Ancien Président de l’Ordre des Huissiers de Justice.

 

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