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Affaire Sanogo : le silence coupable du gouvernement

Des sources concordantes indiquaient qu’aujourd’hui, le dossier Sanogo allait être évoqué en conseil de ministres et qu’il était même prévu que le gouvernement communique là-dessus dans les jours à venir. Mais au finish rien, et un membre du gouvernement que nous avons contacté dit même s’informer sur la question par voie de presse. C’est dire qu’IBK et son Premier ministre ont décidé d’abandonner les Maliens dans les supputations en ce qui concerne Sanogo.

Selon des sources concordantes, le dossier judiciaire du général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012 devrait être évoqué aujourd’hui en conseil de ministres, présidé par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.

general sanogo armee mali

A en croire les mêmes sources, le gouvernement à travers son porte-parole, Mahamane Baby, ne devrait plus tarder à donner sa position par rapport à ce feuilleton judiciaire qui oppose depuis un certain temps la justice malienne au chef de l’ex-junte, le capitaine devenu général Amadou Haya Sanogo.

Mais grande a été notre surprise aujourd’hui quand tout juste après le conseil de ministres, un membre du gouvernent nous a expliqué que finalement la question n’y a pas été abordée. Le ministre en question dit qu’il n’y a pas de communication sur le dossier au niveau du gouvernement et que lui-même s’informe par voie de presse. C’est dire que d’abord un problème de communication se pose au niveau du gouvernement et ensuite IBK et son Premier ministre, Oumar Tatam Ly ont décidé d’abandonner les Maliens dans les supputations en ce qui concerne le cas Sanogo.

La justice malienne veut écouter le patron de l’ex-CNRDRE par rapport au rôle qu’il a pu jouer dans l’affaire du contre-coup d’Etat du 30 avril au 1 er mai 2012 mené par les bérets rouges, fidèles au président renversé, Amadou Toumani Touré et la mutinerie du 30 septembre 2013 qui s’est déroulée à Kati.

Dans les jours qui ont suivi le contre-coup d’Etat, plusieurs bérets rouges ont été tués alors qu’une vingtaine est toujours portée disparue. Quant à la mutinerie du 30 septembre 2013, ce sont plusieurs corps de militaires qui ont été découverts alors que certains comme le colonel Youssouf Traoré sont toujours introuvables. Des doigts accusateurs sont pointés sur les hommes du général Sanogo. C’est pourquoi la justice veut savoir la version des faits de l’ex-capitaine.

Il n’est d’ailleurs pas le seul puisque le mandat d’amener a été émis par le juge d’instruction de la Commune III, Yaya Karembé, contre le général Sanogo et 16 autres militaires soupçonnés d’avoir joué un rôle décisif dans les tueries qui ont suivi ces deux évènements. Apparemment tous les autres ont été entendus sauf le général Sanogo qui refuse toujours de se présenter devant la justice, se prévalant d’un statut d’ancien chef d’Etat qui lui serait accordé par les autorités de la transition et les médiateurs de la Cédéao un certain 20 mai 2012.

Sur la question, les autorités maliennes sont restées jusque là officiellement muettes laissant la polémique s’enfler au sein de l’opinion nationale et internationale. Il est donc temps qu’IBK et son gouvernement tranchent et que l’équivoque soit levée. Sanogo est un justiciable comme les autres Maliens, disait récemment un proche collaborateur d’IBK, mais si le statut d’ancien chef d’Etat lui est accordé, alors les choses deviennent compliquées puisqu’il faudra en ce moment une Haute cour de justice pour le juger. Chose qui n’existe pour le moment pas au Mali.

Dans un communiqué à nous envoyé hier, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) dit être profondément indigné devant le refus du Capitaine (au lieu du général) Sanogo de répondre aux convocations du juge d’instruction chargé de l’enquête sur les disparitions forcées et les exécutions sommaires perpétrées à Kati en mai 2012 et en octobre 2013.

Le FDR dit avoir constaté que depuis plusieurs semaines, le capitaine Sanogo multiplie les manœuvres dilatoires pour ne pas s’expliquer sur les graves crimes commis à Kati du temps où il y régnait en maître absolu. Un jour, il est malade, un autre jour, il est soi-disant un ancien chef d’Etat !

Le FDR est choqué par la complaisance que manifeste le gouvernement à l’égard du capitaine Sanogo qui donne l’impression d’être intouchable. « Il nargue la justice depuis la mi-octobre en toute impunité alors qu’il doit s’expliquer sur la disparition et la mort de plusieurs dizaines de pères de familles dont les épouses et les enfants attendent que justice leur soit rendue », peut-on lire dans le communiqué signé de son porte-parole Amadou Koïta.

 

mali-web.org

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