L’horizon semble s’assombrir pour le chroniqueur et animateur de radio Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath. C’est le moins que l’on puisse dire au terme de son jugement qui s’est déroulé le mardi 13 juin dernier au Tribunal de Grande instance de la Commune IV du District de Bamako. Le délibéré est certes propulsé au 11 juillet prochain mais tout porte à croire que celui qui est incarcéré en mars dernier «pour simulation d’infractions et troubles à l’ordre public», est encore très loin du bout de son tunnel.
Pour preuve, cette charge retenue contre le porte-parole du Collectif pour la défense de la République (CDR) à l’occasion de son énième incarcération, risque de se révéler une goutte d’eau qui aura fait déborder le vase. D’autres charges vieilles d’une dizaine d’années déjà, pesant dans la balance de la justice, c’est la peine maximale qui a été requise ce mardi par le parquet, à en croire le substitut du procureur près le Tribunal de Grande instance de la Commune IV, Mamadi Tounkara. Ces vieilles charges qui militent en défaveur de Ras Bath sont des faits “d’association de malfaiteurs contre autrui, d’offense au chef de l’État et de diffusion de paroles contre les mœurs du pays”.
Pour rappel, cette dernière incarcération en date du “Rasta”, objet du jugement de ce mardi, fait suite à son interpellation en mars dernier par le commissariat de Lafiabougou. Celui-ci lui reproche des propos qu’il a tenus lors de la 3è conférence nationale de l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (Asma-CFP). À cette occasion, Youssouf Bathily avait déclaré que “l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a été assassiné”. Après son audition au commissariat, Mohamed Youssouf Bathily avait été présenté à un juge du tribunal de la Commune IV, qui a ordonné son placement sous mandat de dépôt à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA) pour “simulation d’infractions et trouble à l’ordre public”.
Quelques jours après, il sera à nouveau présenté au parquet de la même juridiction pour de nouvelles charges le concernant.
Rendez-vous donc au 11 juillet 2023 pour le dénouement de cette affaire ; dénouement très attendu par l’avocat du prévenu Me Kassoum Tapo. “Pratiquement, dans un mois, on saura la décision du tribunal”, a déclaré cet érudit à la sortie du huis-clos de ce 13 juin 2023. D’ici-là, son client poursuit son triste séjour à la MCA avec plein de pessimisme au sujet du sort qui l’attend.
André SEGBEDJI
Source: Aujourd’hui-Mali