Depuis plusieurs années, la rue dite des 10 m de large, située entre les ilots BO et BN de Missabougou, fait l’objet de convoitise. Soucieux de la réhabilitation du réseau routier du quartier, les habitants, regroupés au sein de l’Association » Siguida Lakana « , s’insurgent contre l’appropriation illicite de ladite rue.
C’est une voix qui est convoitée par plusieurs personnes, dont certaines ont même eu le toupet de nous proposer de l’argent afin que nous les laissons construire sur le lieu. Et tout récemment, un certain Mohamed Camara est venu avec l’intention d’occuper le site. Il dit avoir des documents qui l’autorisent à s’installer. Mais nous pouvons affirmer que ce sont des faux papiers puisque la Direction Régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat du District de Bamako nous a fait savoir que l’espace ne peut pas servir d’usage à habitation « , a indiqué Mama Sienta, le vice-président de l’Association, lors d’un point de presse tenu samedi. En effet, il ressort de nos investigations que le plan de réhabilitation de Missabougou, approuvé suivant l’arrêté N°2009/MTTP du 09 avril 1993, que l’espace tant convoité est réellement une voie routière. C’est d’ailleurs pourquoi le tribunal de grande instance de la Commune VI du district de Bamako, saisie par l’Association Siguida Lakana, a » ordonné l’arrêt des travaux entrepris par monsieur Mohamed Camara sur la voie publique « .
C’était dans son ordonnance des référés n°772, rendue le 18 novembre 2014. Et le 1er décembre 2015, le Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance de la Commune VI du District de Bamako a sommé le Maire de ladite commune de prendre les dispositions qui s’imposent. » J’ai l’honneur de vous transmettre la lettre n°1442 DRUHB-BD en date du 10 juin 2015 du Directeur Régional de l’Urbanisme et de l’Habitat du District de Bamako, l’ordonnance n°772 en date du 18 novembre 2014 et l’arrêt n°300 du 24 juillet 2015 de la cour d’Appel de Bamako en vous demandant de bien vouloir procéder à la démolition des constructions faites en violation de la loi « , a-t-il écrit. Toutefois, cette démolition, qui toucherait 7 maisons, n’est toujours pas effective alors que l’endroit devient de plus en plus objet à convoitise des prédateurs fonciers. Les membres de l’Association » Siguida Lakana » sont déterminés. » C’est la seule voie qui mène à notre cimetière et nous ne laisserons aucun spéculateur foncier l’occuper. Nous profitons de l’occasion pour alerter les plus hautes autorités sur la situation de cette rue tout en leur demandant de prendre des mesures pour la sécuriser « , a formulé Adama Bamba, un vieil habitant du quartier.
Sory Ibrahima COULIBALY
Source: l’Indépendant