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Affaire des engrais frelatés : Brouille entre IBK et Bocary Tréta

Depuis quelques mois, c’est la lune de fiel entre le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita et le ministre du développement rural, Bocary Tréta. Naguère très conviviales, les relations entre Kéita et Tréta sont devenues tièdes depuis que le problème des engrais frelatés défraye la Une de l’actualité malienne. Pour la simple raison que le président de la République n’arrive pas à comprendre le comportement de son ministre du Développement rural sur son laxisme dans cette affaire. Un scandale que le président IBK considère être celui de trop.

 

Depuis, les deux hommes sont en froid, et le Chef de l’Etat n’est pas prêt à pardonner cette erreur inacceptable de son ministre en charge du développement rural. Plus rien ne va entre IBK et Bocary Tréta. Si dans l’apparence, les deux personnalités n’affichent pas l’une envers l’autre de grandes inimitiés, c’est bien peut-être pour camoufler les choses. Sinon, dans la réalité, c’est une relation très tendue entre ces deux hommes. Tout est parti du fait que le président IBK trouve inconcevable que son ministre soit informé de la fourniture de l’engrais de mauvaise qualité aux paysans sans qu’il ne bronche. Toute chose qui lui fait penser, que le ministre Tréta est complice de ses fournisseurs qui ont fourni l’engrais de mauvaise  qualité aux paysans dans le cadre de la campagne agricole 2015.

Pour le Président de la République, il est inconcevable que les auteurs aient le culot de se défendre devant lui, lors du lancement de la campagne agricole à Samanko, comme si de rien n’était. En plus de cela, le ministre Bocary Tréta n’a pas daigné informer son Chef hiérarchique qui est le Premier ministre Modibo Kéita, et engager au niveau de son département une enquête afin de situer la part de responsabilité des fournisseurs incriminés.  Il nous revient qu’avant son départ pour Johannesburg en Afrique du Sud, le président IBK aurait convoqué le ministre Tréta pour lui donner un ultimatum d’un mois, afin qu’il lui donne les explications sur le cas des engrais frelatés, ainsi que les personnes concernées par ce nouveau scandale. Quand on sait que notre pays vient d’être primé par le Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture (Fao) comme un bon élève en ce qui concerne les objectifs du millénaire pour le développement, car la cible 1C des OMD stipule que les Etats membres doivent réduire de moitié,  entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim. Cette histoire vient du coup ternir les efforts du président IBK quant à son engagement à soutenir le monde agricole du pays en injectant 15% du budget national dans ce secteur.

Le président IBK veut vigoureusement recadrer son ministre du développement rural qui devient au fil du temps une épine dans son pied, mais il est confronté à un sérieux problème, car beaucoup de cadres de son parti sont les chouchous du fils à papa. Difficile donc de toucher à ces derniers. A Koulouba et dans l’entourage d’IBK, on parle de trahison et on devise allègrement sur les tractations personnelles menées par le Chef de l’Etat pour maintenir Tréta, au même poste dans le gouvernement de Modibo Kéita. Ce qui renforce leur conviction, c’est la posture plus ou moins clair-sombre que le ministre a affiché lors de ce scandale d’engrais frelatés auprès de ses chefs. Depuis, IBK est en colère contre son ministre, à en croire notre interlocuteur, le bâton pourrait frapper à nouveau. La politique, l’art de l’impossible ! Et cette histoire d’engrais frelaté risque de vite accélérer le remaniement ministériel. Ibrahim Boubacar Kéita souhaite renvoyer l’image d’un président soucieux des principes de bonne gouvernance et attentif aux récriminations de la rue. En attendant, le ministre comparait aujourd’hui devant les députés, interpellé pour apporter sa version des faits sur cette affaire qui risque de compromettre assez sérieusement ses ambitions politiques en le handicapant dans le duel à distance qui l’oppose au ministre en charge de l’administration territoriale pour la succession à la présidence du RPM.

Affaire à suivre !                        

Paul N’GUESSAN

source Le Prétoire

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