Le Haut conseil islamique du Mali organise ce dimanche 10 février 2019 un meeting à Bamako. L’objectif est de faire des prières et des bénédictions pour demander à Dieu de sauver le pays de toutes les difficultés qu’il traverse. Les organisateurs confirment le refus du soutien du gouvernement et affirment que la rencontre est placée sous le signe du « don de soi ». Selon eux, de nombreux prédicateurs religieux dont le chérif de Nioro et plusieurs autres associations de la société civile prendront part à la rencontre.
C’est dans un communiqué rendu publique ce vendredi 8 février 2019 que le gouvernement a reconnu avoir donné 50 millions F CFA pour sa contribution à l’organisation du meeting de prière pour le Mali dont le maître d’œuvre est le Haut conseil islamique du Mali.
Selon le gouvernement, il est de sa responsabilité de manifester sa solidarité et son soutien à toutes actions, de toutes les confessions religieuses œuvrant pour le renforcement de la paix. « C’est dans cet esprit qu’une contribution financière a été octroyée au Président du Haut Conseil Islamique » et « l’Etat ne saurait rester en marge de l’organisation d’un tel événement s’inscrivant dans la consolidation de la paix » poursuit le communiqué.
Contre toute attente, l’imam Mahmoud Dicko a fait retourner les 50 millions. Selon le Président du Haut Conseil islamique, ce meeting est une prière que le peuplefera pour demander la miséricorde d’Allah. « Ces 50millions peuvent aider les réfugiés du Nord et du centre du Mali qui sont dans des difficultés à Bamako», précise l’Imam pour qui, la rencontre de demain qui regroupera des milliers de fidèles musulmans du Mali s’inscrit uniquement dans le cadre religieux, de don de soi, et à cause de Dieu.
Comme pour douter de la bonne foi du gouvernement, le président du Haut conseil Islamique du Mali, a dit que le Premier ministre lui avait annoncé en personne un don de 100 millions FCFA en guise de l’organisation du meeting du dimanche prochain. Mais, c’est la somme de 50 millions FCFA qui lui est parvenue.
Qu’est ce qui se cacherait derrière ce cadeau ? Où est passé le reste de la somme annoncée par le Premier ministre ?
En tout cas, le gouvernement indique dans le communiqué qu’il prend acte du fait que la rencontre ne requiert pas d’assistance financière. Et l‘Exécutif de formuler ses vœux de réussite à cette rencontre « dédiée à la prière pour la paix au Mali ».
Pour certains analystes, le refus du Haut Conseil islamique du Mali au geste du Gouvernement prouve à suffisance que le torchon brûle entre l’exécutif et certaines tendances religieuses. Selon Dr Fodié Tandjigora, sociologue à l’Université de Bamako, la publication du refus peut aussi être considérée comme une façon de prendre à témoin l’opinion nationale de son indépendance vis-à vis de l’exécutif et la volonté du HCI de redorer son image d’institution apolitique.
Studio tamani