Du 12 au 25 septembre, une mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné à Bamako pour faire la lumière sur un marché de 69 milliards de F CFA passé de gré à gré en 2013 entre le gouvernement et une société privée malienne, Guo-Star, pour la livraison de fournitures militaires, et sur l’achat d’un nouvel avion présidentiel pour un montant de 20 milliards. Christian Josz, chef de mission du FMI, livre le compte-rendu de ses audits à nos confrères de JA.
Dans le cadre du contrat de fournitures militaires de 69 milliards de F CFA, il y a une surfacturation importante de 29 milliards de F CFA. Ils ont aussi travaillé sur le fonds de garantie de l’Etat, qui est de 100 milliards. D’après le Vérificateur général, celui-ci pourrait avoir été utilisé frauduleusement à hauteur de 10 milliards de F CFA. L’intermédiaire (Guo-Star) a transféré des fonds en se targuant de la garantie de l’Etat, sans rapport avec ces achats militaires. Les audits ont également mis en évidence des transactions exécutées par l’Etat en dehors de la loi. Selon des documents consultés par maliglobe.com, le constat est troublant. Un simple exemple: A la date du 10 octobre 2013, la SINOTRUCK IMPORT/EXPORT (société chinoise) met à l’attention de son partenaire malien, sur papier un devis pour l’achat d’équipements militaires. Le devis est de 1 355 200 dollars. Le partenaire malien de la société chinoise, qui a obtenu le marché, présente à l’état malien pour le même marché, une facture de plus de trois milliards de FCFA. Inutile de commenter.
Comment cette surfacturation a-t-elle pu passer inaperçu ?
Le Bureau du Vérificateur général a pu déceler des erreurs à partir des factures pro forma du fournisseur, en les comparant à celles de l’intermédiaire Guo-Star. Ainsi, contrat par contrat, il est arrivé à la conclusion que sur les 69 milliards, la marge de Guo-Star était de 29 milliards ! Il s’agissait d’un contrat signé de gré à gré, signé de manière opaque, ce qui est illégal. On ne peut pas signer un marché s’il n’y a pas de crédit budgétaire existant. En général, c’est cette erreur qui donne lieu à des surfacturations.
De l’avion présidentiel
Dans les deux rapports d’audit concernant cet achat, les chiffres sont légèrement différents mais très proches du montant de 20 milliards de F CFA déclaré par l’Etat. Selon les intermédiaires spécialisés cités par le Bureau du Vérificateur général, le prix d’un avion de cette nature varie de 30 et 40 millions de dollars. Le prix que l’État malien a payé est proche du montant supérieur de cette fourchette. En tout cas, on ne sait toujours pas le prix réel sur le marché.
Rassemblés par Nabila avec JA