Nonobstant la crise sécuritaire qui sévit depuis plusieurs années dans notre pays, au regard de la recrudescence des attaques terroristes sur l’ensemble du territoire national, nous assistons également à une série de festivals au Mali. Compte tenu de la situation, le département en charge de la culture continue de cautionner et d’accompagner les festivaliers pendant que la communauté internationale se préoccupe de l’évolution de la situation au Mali. En pareilles circonstances, nous devons nous interroger sur la capacité de nos plus hautes autorités à restaurer une véritable autorité de droit.
Il faut d’abord reconnaitre que les festivals sont devenus des fonds de commerce au Mali. Ces festivals se font également avec l’accord et le soutien du département en charge de la culture. Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que le Mali traverse l’une des périodes les plus difficile de son histoire et malgré les deuils nationaux décrétés par le gouvernement, ces festivals continuent leur bonhomme de chemin comme si nous etions dans un pays ou tout va pour le mieux.
À signaler que ces deux dernières semaines, le centre du pays a connu deux attaques barbares et ignobles qui ont entrainé des morts, des blessés, des disparus et d’importants dégâts matériels. En l’espace d’une semaine, des attaques du camp militaire de Dioura en passant par celles d’Ogossagou, le centre a payé le lourd tribut de son peuple, et malgré tout cela, les festivals se multiplient en longueur de jours dans le pays. L’État se sent aujourd’hui incapable d’appliquer ses décisions sur ses populations, et le Ministre de la Culture n’a déployé aucun moyen pour freiner ces manifestations culturelles en cette période de crise et de deuil.
La culture fait partie de notre richesse et contribue d’ailleurs au développement économique du pays. Cependant en cette période de crise, nous pouvons tout de même estimer que la prise des décrets ne suffit plus et le gouvernement doit aller à l’application stricte de ses décisions en interdisant certaines manifestations en temps de crise pour la mémoire de nos disparus et le respect de la douleur des familles victimes.
Ce qui se passe dans notre pays interpelle tous, particulièrement le gouvernement à prendre la situation en main afin que la paix et la stabilité reviennent au Mali.
PAR ALASSANE CISSE
Source: Nouvel Horizon