Répondant aux préoccupations selon lesquelles il a peur de juger le Capitaine-Général Amadou Aya Sanogo, le Ministre de la Justice, Mamadou Ismaïla Konaté, a affirmé: «Je n’ai pas peur lorsqu’il s’agit du droit et je n’ai pas peur lorsqu’il s’agit de l’application de la loi. L’expertise va être prête au plus tard la fin Octobre (2017)».
Beaucoup sont les Maliens, éreintés, qui ruminent allègrement le silence radio autour du ré-lancement du dossier judicaire concernant le Général Amadou Aya Sanogo, croupissant actuellement entre les quatre murs à la suite de la disparition de 21 bérets dont les corps ont été découverts dans un charnier à Diago près de Kati.
Interrogé sur la question, le Ministre Konaté est revenu sur le procès, rassurant de ne point fléchir devant le dossier, sans toutefois annoncer une date fixe pour le procès. Lisez In-extenso sa réponse aux hommes de médias lors du déjeuner de presse que son département a organisé le lundi 2 octobre 2017.
« Je peux avoir peur, même si cette peur-là je l’ai, vous ne la sentirez pas ici. Parce que simplement je suis ministre de la justice, n’importe quel dossier passera devant le juge.
La personne dont vous parlez est sous mandat de dépôt, a suivi toutes les phases de l’information judiciaire. Le dossier était en état, il était déféré devant la cour d’assise, spécialement délocalisée à Sikasso.
Au cours de ce procès, la partie adverse s’est rendue compte que la pièce essentielle de l’accusation, qui portait notamment sur les expertises, a été contestée. Le juge, dans sa souveraineté, a ordonné une nouvelle expertise. Pour cela pour un délai de 45 jours. Au terme des 45 jours, l’expertise n’est pas terminée. On a saisi le juge pour lui faire part que le délai est passé alors que l’expertise n’est terminée.
A la dernière assise, le procureur général de la République a indiqué que ce dossier ne peut être évoqué en l’absence de l’expertise.
Nous voulons un procès propre, équitable, conforme aux normes internationales.
L’expertise va être prête au plus tard la fin du mois d’octobre 2017. Dès qu’elle sera prête, nous allons saisir à nouveau le juge, en lui demandant de tirer toutes les conséquences à ce niveau.
Même si j’ai grossement peur, cette peur ne va pas être visible ici, vous ne vous rendrez pas compte que j’ai peur.
Je n’ai pas peur lorsqu’il s’agit du droit et je n’ai pas peur lorsqu’il s’agit de l’application de la loi.
De ce point de vue-là, il y a des personnes qui sont mises en cause, il y’en a qui sont victimes.
Entre les deux, mon rôle est d’installer la justice, qu’elle puisse se mettre dans les conditions de sérénité absolue».
D.C.A
Source: LeSoft