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Affaire avion présidentiel et équipements militaires: Saura-t-on jamais la vérité dans ce sulfureux dossier ?

Affaire de l’avions présidentiel et des équipements militaires, en voilà bien une affaires qui a jasé dans ce pays et qui, jusqu’à présent, n’a pas livré tous ses secrets. Entre-temps, et cela fait déjà beaucoup de temps qu’on en parle peu au niveau du Pôle Economique de Bamako. Que se passe-t-il alors ? Pourquoi la justice n’en dit plus assez ? Une chose est claire, les maliens veulent connaitre les tenants et les aboutissants de affaire, tant le gâchis financier qu’elle a engendré est énorme, et les conséquences incommensurables !


Or, depuis le mois de mars 2020, qui aura vu le Procureur du Pôle Économique et Financier de Bamako interpeller et placer sous mandat de dépôt Mahamadou Camara, ancien ministre et ancien Directeur du Cabinet du Président de la République déchu, en l’occurrence le Président Ibrahim Boubacar Kéita, pour complicité de favoritisme dans le cadre des procédures se rapportant au dossier de l’avion présidentiel et des équipements militaires… plus rien encore. Mieux, le mis en cause avait été libéré quelques jours plus tard sur la base d’une ordonnance d’annulation des poursuites à son encontre émise par la Chambre d’Accusation de la Cour d’appel de Bamako, laissant pantois nombre de nos compatriotes.
Qu’est-ce qui complique la poursuite de ce dossier ? Voilà la question qui titille le malien lambda. Il faut cependant noter que Mahamadou Camara n’est pas la seule grosse pointure de l’entourage de l’ancien régime à être inquiété dans cette affaire.
En effet, il y a aussi d’autres anciens ministres, dont Soumeylou Boubèye Maïga, le «Tigre» pour ses amis, passé entre temps Premier ministre d’IBK, aujourd’hui ancien Premier ministre, Mme Boiré Fily Sissoko, ancienne ministre des Finances, et Moustapha Ben Barka, ministre au moment des faits puis secrétaire général de la Présidence de la République sous Ibrahim Boubacar Kéita !
Aussi, suite à l’interpellation de Mahamadou Camara, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du Pôle Économique et Financier de Bamako, avait produit un communiqué dans lequel on notait: «En Décembre 2019, suivant instructions écrites du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Parquet a décidé de la réouverture des enquêtes dans l’affaire relative à l’acquisition d’un nouvel aéronef (avion présidentiel) et à la fourniture aux Forces Armées Maliennes d’un important lot de matériels d’Habillement, de Couchage, de Campement et d’Alimentation (HCCA), ainsi que des véhicules et pièces de rechange; laquelle affaire avait préalablement fait l’objet d’un classement sans suite.
Les investigations complémentaires menées par la Brigade Économique et Financière du Pôle Économique et financier de Bamako ont permis de conforter les graves manquements à l’orthodoxie financière et comptable, relevés par le Bureau du Vérificateur Général, avec des faits de détournements de deniers publics sur fond d’opérations frauduleuses pour un montant de 9.350.120.750 F CFA et de surfacturation par faux et usage de faux pour un montant de 29.311.069.068 F CFA.
Après exploitation des différents documents, le Parquet a requis l’ouverture d’une information judiciaire et un Cabinet d’instruction spécialisée du Pôle Economique et Financier de Bamako a été désigné pour instruire sur les faits de faux en écriture, usage de faux et complicité de ces faits, de complicité d’atteintes aux biens publics par usage de faux et autres malversations et de complicité de favoritisme contre les nommés Sidi Mohamed KAGNASSY, Amadou KOUMA, Nouhoum KOUMA, Soumaïla DIABY, Mahamadou CAMARA et Marc GAFFAJOLI.
Par ailleurs, en raison de graves présomptions de faits de faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption et délit de favoritisme, qui ont pu être relevés à l’encontre des nommés Soumeylou Boubèye MAÏGA, Mme Bouaré Fily SISSOKO et Moustapha Ben BARKA, qui étaient tous Ministres au moment des faits, le Parquet a procédé à la transmission des éléments d’enquêtes au Procureur Général de la Cour Suprême pour saisine de l’Assemblée Nationale, conformément aux dispositions pertinentes des articles 613 du code de procédure pénale et 15 de la loi portant composition, organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice…».
En des termes plus clairs, le procureur s’en lavait les mains, en tout cas pour ce qui concerne les anciens ministres impliqués, en laissant transparaitre que c’était désormais à la Haute Cour de Justice de prendre le relais dans ce dossier aux fins de jugement des mis en cause, dont le plus en vu est l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Entre-temps, est intervenu le coup d’État contre le président Ibrahim Boubacar Kéita, mettant tout le processus en berne, la Haute Cour de Justice (HCJ) n’étant pas fonctionnelle aujourd’hui.
Mais comment se retourne le reste de l’affaire au Pôle Économique pour ce qui concerne les personnes impliquées ne jouissant pas du statut d’ancien ministre ? Qu’est-ce qui bloque la procédure pour ce qui concerne ce dossier ? Les Maliens veulent savoir !
Moussa DAIIAR

Source:  L’express de Bamako

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