L’affaire relative à l’acquisition d’un nouvel aéronef et à la fourniture de matériels et accessoires militaires aux Forces Armées Maliennes, qui avait préalablement fait l’objet d’un classement sans suite, a évolué avec le mandat de dépôt émis par le parquet contre l’ancien Chef de cabinet du Président IBK, Mahamadou Camara et autres.
Elle concerne l’ancien ministre de la défense, Soumeylou Boubèye Maïga, ceux de l’économie et des finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, le délégué auprès du Ministre de l’économie et des finances, chargé de la promotion des investissements et de l’initiative privée, Moustapha Ben Barka et de l’économie numérique, de l’information et de la communication, Mahamadou Camara ainsi qu’un conseiller à la Présidence, Sidi Mohamed Kagnassi. Les faits reprochés à ces hauts cadres susmentionnés remontent à la période de 2014.
Ces anciens ministres et conseiller à Koulouba sont cités dans les irrégularités financières dans le rapport 2014 produit par le vérificateur général. Le dit rapport, selon le communiqué du procureur , indique qu’il se sont rendus coupables « des faits de détournements de deniers publics sur fond d’opérations frauduleuses pour un montant de 9 350 120 750F CFA et de surfacturation par faux et usage de faux pour un montant de 29 311 069 068F CFA ».
Les nommés ministres cités dans cette affaire dite de « l’achat de l’aéronef présidentiel et des équipements militaires » ont été pour la plupart auditionnés par le procureur du Pôle économique et financier.
Aujourd’hui, les choses semblent évoluer avec le mandat de dépôt émis contre l’ancien directeur de cabinet du Président de la République, Mahamadou Camara, et autres. Cette première arrestation vient mettre un terme aux spéculations des observateurs de la scène politique malienne qui commencèrent à s’interroger sur les capacités du juge anti-corruption du pôle économique et financier à mettre sous mandat de dépôts certains gros bonnets cités dans les affaires de détournements des deniers publics. En effet, malgré les nombreuses auditions au pôle économique et financier dont celle des « Avions cloués au sol », personne n’était encore arrêtée jusqu’à ce jour au point que certains s’insurgèrent et dénoncèrent une justice sélective.
Dossier de trois ministres transmis à la Cour suprême
Le pôle économique semble écouter les dénonciations des populations en procédant à la transmission des éléments d’enquêtes au Procureur Général de la Cour Suprême pour saisine de l’Assemblée Nationale contre trois anciens ministres en fonction au moment des faits. Ce, conformément aux dispositions pertinentes des articles 613 du code de procédure pénale et 15 de la Loi portant composition, organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice. Il s’agit des anciens ministres Soumeylou Boubéye Maiga, Mme Bouaré Fily Sissoko et Moustapha Ben Barika, qui étaient tous en fonction au moment des faits. Selon le communiqué du parquet, ils sont accusés « de faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption et délit de favoritisme ».
L’article 95 de la Constitution du 25 février 1992 stipule que « La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou à raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’État (…) ». Cette 6ème Institution mise en fonction depuis en mars 2014, avec à sa tête l’honorable Abderrahmane Niang, aucun Président, ministre et député n’a été inquiété par des quelconques poursuites. Au point que beaucoup de Maliens s’interrogent sur son utilité.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net