Dans un communiqué lu sur les ondes des trois chaînes nationales ce dimanche 28 janvier 2024, les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette séparation aura-t-elle des conséquences sur la suite des transitions ?
Alors que la Cédéao tente de trouver une sortie de crise dans ces trois pays en Transition avec l’organisation des élections pouvant conduire ces Etats à un retour à l’ordre constitutionnel normal, sans surprise, ce dimanche dans un communiqué conjoint lu sur les ondes de l’Office de radio et télévision du Mali par le porte-parole du gouvernement de Transition, le colonel Abdoulaye Maïga, les trois pays qui forment l’AES ont décidé de se retirer sans délai de la Cédéao.
Les trois pays ont justifié ce retrait par leur préoccupation quant à l’efficacité et la pertinence des politiques et initiatives de cette organisation et ont pointé un décalage croissant entre les objectifs de l’organisation et les réalités socio-économiques affrontées par leurs citoyens.
“Lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, la Cédéao a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes. Cela a davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées”, indique le communiqué.
Selon ces trois Etats, la Cédéao, sous l’influence des puissances étrangères, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations. D’où la prise de leurs responsabilités devant l’Histoire en se retirant de l’organisation communautaire. Une demande des populations des mêmes Etats.
Cependant avec ce retrait des Etats de l’AES de la Cédéao quelle sera la suite pour les transitions en cours ? Ce retrait aura-t-il des conséquences sur les populations ?
En attendant de trouver des réponses à ces questions, la réaction de l’instance dirigeante de la Cédéao est scrutée de près dans les jours à venir.
Néanmoins si certains trouvent que cette décision de l’AES est saluée à juste titre parce que ça dénote de la souveraineté retrouvée des trois, d’autres en revanche restent perplexes du fait que les Etats membres de la Cédéao pourraient imposer des visas ou titres de séjour, des taxes et prélèvements en tout genre, aux ressortissants du Mali, du Burkina Faso et du Niger. La libre circulation des personnes et des biens prendrait ainsi fin pour les populations de ces trois pays.
Ousmane Mahamane