Malgré une mondialisation accrue, se traduisant par un envahissement de nos marchés par des produits venant de divers horizons, notre pays ne dispose pas encore de loi spécifique sur la protection du consommateur. Le principe de la protection de ce dernier existe, mais reste éparpillé entre plusieurs textes.
Conscientes de ces manquements et avec l’appui du Centre d’études pour le renforcement des capacités d’analyse et de plaidoyer (CERCAP), des organisations faitières se mobilisent. Elles ont lancé la semaine dernière, à la Maison de la presse de Bamako, un Groupe de pilotage et de plaidoyer pour l’adoption d’une loi portant sur la protection du consommateur.
Regroupant des organisations des consommateurs, des syndicats, des organisations de presse et certaines organisations féminines, ce Groupe mènera le plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour l’élaboration de politiques de protection du consommateur en s’inspirant des principes directeurs onusiens, comme celui adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en 1985.
Il s’agira, à travers ce Groupe de plaidoyer, d’impliquer les acteurs de la consommation, notamment les professionnels, au processus d’élaboration de cette loi, dont le but est de contribuer à mieux garantir le respect des droits du consommateur. Pour la Présidente du Groupe, Mme Coulibaly Salimata Diarra, en parvenant à l’adoption de cette loi, c’est une page symbolique de l’histoire du Mali que le groupe écrira. Elle a souligné que cette loi est plus que jamais une volonté pour les organisations membres du Groupe de plaidoyer.
Dans son discours de lancement, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté, a énuméré les différentes mesures prises par le Mali depuis 1992 pour l’information et la protection du consommateur. Abdel Karim Konaté a, au passage, reconnu que, malgré ces dispositions, le consommateur malien reste confronté à d’énormes difficultés, liées notamment à la faible application des dispositions régissant la concurrence. Tout en encourageant les initiateurs du Groupe de plaidoyer, le ministre Konaté les a assuré du soutien des services techniques de son département à l’initiative.
Yaya Samaké