Si le parti de l’Abeille solitaire s’apprête à aller aux élections présidentielles, ce n’est pas avec l’ambition de conquérir le pouvoir en 2018. Ce processus, nous confie-t-on, consiste juste à calmer les ardeurs exigeant une candidature interne du parti avec, bien entendu, l’intention de soutenir au second tour du même scrutin l’actuel président de la République si celui-ci était candidat à sa propre succession.
Le rapport de la commission Moustapha Dicko est clair sur la question : ‘‘L’Adéma/PASJ pourrait présenter un candidat au 1er tour tout en restant dans le partenariat avec le président de la République. L’Adéma reprend ainsi sa liberté de parole et d’action sur toutes les questions d’importance nationale, selon la vision de ses militants et son projet de société en laissant la porte ouverte à de nouvelles négociations entre les deux tours’.’ Extraits du rapport de la commission Moustapha Dicko qui avait pour mission de statuer sur la question d’une probable candidature interne du parti à l’élection présidentielle de 2018.
Ce passage relève de l’option III proposée par le document (rapport de la commission Moustapha Dicko) sur la question. La première option parle de la ‘‘logique de l’accompagnement’’ de l’actuel président de la République. Et l’option II sur la même question soutient ‘‘une candidature interne’’ mais ne diffère pas beaucoup de l’option III qui parle de la ‘‘logique d’une alliance au 2e tour’’.
Logique d’une alliance au 2e tour ? Il s’agit bien d’une alliance avec la formation politique de l’actuel président de la République. Et tout est aujourd’hui mis à exécution pour soigneusement mettre en exécution cette 3e option.
Qui sera donc le bouc émissaire ?
Tiémoko Sangaré, Moustapha Dicko, Amadou Touré ou Abdoulaye Pona ? Du moins tout sauf un candidat efficace pouvant constituer la moindre menace ou résistance à la réélection de l’actuel président de la République. Et, nous confie-t-on, les prétendants, à l’image de Kalfa Sanogo ou de Dramane Dembélé, ne devraient pas avoir la bénédiction du comité exécutif pour défendre les couleurs du parti en 2018.
Ou un candidat ‘‘issu d’une plateforme de partis politiques’’
Le processus de désignation d’un candidat pour la présidentielle de 2018 peine à démarrer à l’Adéma/PASJ. Le comité exécutif du parti, à l’issue d’une réunion le 22 Juillet 2017, avait promis ‘‘d’enclencher ce processus dans les meilleurs délais’’. Pis, les textes du parti recommandent la désignation du candidat à 12 mois des élections. Nous sommes déjà à 10 mois de la présidentielle. Ce n’est pas pour rien que ça traine.
De sources bien introduites l’on veut d’abord se faire une idée claire sur la candidature de l’actuel président de la République qui fait aujourd’hui l’objet d’un sérieux doute dans la classe politique. Au cas où ce dernier n’est pas candidat, dit-on, le parti de l’Abeille est prêt à partir à la conquête du pouvoir en compagnie d’autres formations politiques.
C’est peut-être ce qu’a voulu signifier le comité exécutif du parti dans le communiqué qui a sanctionné la réunion du 22 juillet : ‘‘Le comité exécutif a conclu sur la nécessité d’inscrire ses actions dans le cadre d’une coalition forte de partis fondée sur une Nouvelle offre politique, condition indispensable à toute victoire en 2018. A cette fin, le comité exécutif élaborera dans les meilleurs délais, un projet de plateforme politique assortie d’un programme’’.
Encore dans le même communiqué : ‘‘Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du Parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques. Vous avez bien compris : ‘‘candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques’’.
Djibi Samaké