« Le rappeur, c’est celui qui est capable de dire tout haut ce que les autres disent tout bas ». Ces propos sont de l’artiste Adama Diarra dit Djo Dama du groupe Tata Pound que nous avons rencontré pour vous.
26 Mars : Qui est Djo Dama ?
Djo Dama : Je m’appelle Adama Diarra à l’état civil. Je suis Diarra des deux côtés. Je suis sociologue de formation et membre du groupe Tata Pound. Je suis un rappeur engagé pour la cause de notre société.
26 Mars : Que devient le groupe Tata Pound ?
Djo Dama : Le groupe est actuellement en perte de vitesse, parce que ça fait plus de 15 ans que nous avons maintenu le sommet. Je ne dirai pas une démotivation, mais juste que le groupe est en perte de vitesse. Parce que chaque membre du groupe a d’autres activités à côté. Le Rap, on le fait quand on a du temps. Sinon, Tata Pound existe toujours. Jusqu’à présent, nous sommes tous en contact. C’est juste que les activités qui ont un peu ralenti.
26 Mars : Est-ce qu’avec ce silence de Tata Pound, les maliens doivent s’attendre à une surprise dans les jours à venir ?
Djo Dama : Nous sommes actuellement en train de préparer un album. Auparavant, pour faire un album, nous ne prenions pas assez de temps, un mois, c’était largement suffisant pour un album de 8 à 10 titres. Actuellement, il y a un manque de temps. Comme je l’ai dit, nos activités individuelles ne nous laissent pas assez de temps. En tout cas, Tata Pound revient bientôt. Et surtout, on a un message fort à adresser au président.
26 Mars : est-ce tu penses que le rap peut apporter quelque chose au Mali actuellement ?
Djo Dama : Oui, parce que, le rap même c’est la prise de conscience. Tout développement commence par une prise de conscience. Il faut que la population connaisse ses droits et ses devoirs. Le rappeur, c’est celui qui est capable de dire tout haut ce que les autres disent tout bas. Il contribue à éveiller les consciences, dénonce et critique les tares de la société. Mais il fait aussi la promotion des valeurs culturelles qui sont sources de cohésion sociale et de paix. Le rappeur, c’est la voix des sans voix.
26 Mars : est-ce le métier de rappeur nourrit son homme ?
Djo Dama : Quand même, ça nourrit Tata Pound. Mais, dans le milieu, on est peu parce que, ceux qui en vivent ne sont pas nombreux. Ça peut nourrir son homme, mais, ce n’est pas évident. Il y a beaucoup de rappeur à Bamako, mais tout le monde ne vit pas de ça.
26 Mars : En tant que jeune, quels conseils donnes-tu à la jeunesse malienne ?
Djo Dama : Je peux dire que l’avenir d’une nation dépend de sa jeunesse. Mais, une jeunesse consciente, instruite, qui respect les lois de son pays et qui est prête à tout mettre en œuvre pour le développement de ce pays. La jeunesse doit être un acteur social. Les jeunes doivent être nombreux dans tous les secteurs de développement national.
Propos recueillis par Rokya Berthé