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Acquisition de l’aéronef et des équipements et matériel militaires : Qu’attend IBK pour sanctionner?

Depuis le samedi 11 octobre, la Section des comptes de la Cour suprême a rendu son rapport définitif sur l’acquisition de l’avion présidentiel, et les équipements et le matériel militaires.

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Elle a pointé des violations au plan réglementaire, même si elle a atténué cette critique, en mentionnant «qu’au plan de la légalité, les opérations sont sous-tendues par des textes en vigueur en République du Mali».

Cette juridiction, très avare en chiffres, a surtout mis l’accent sur le respect ou non des textes. En clair, elle a plus interrogé les lois et textes réglementaires que les milliards de FCFA et l’utilisation qu’on en a faite.

Le 3 novembre dernier, le Bureau du Vérificateur Général a rendu public son rapport définitif sur le même sujet. Là, les chiffres annoncés donnent le tournis. Ils sont au dessus de tout entendement.

Cette institution de vérification indépendance, assermentée, relève également des violations des textes réglementaires et législatives, lesquelles ont engendré la mauvaise gestion au niveau des dossiers concernés, avec à la clé des dizaines de milliards de FCFA dépensés et / ou détournés.

Ce n’est pas tout. Le rapport égrène d’autres délits ou infractions, qui ont pour noms favoritisme, trafic d’influence, faux et usage de faux, fraude fiscale… Sans attendre, le Bureau du Vérificateur Général a saisi le Procureur de la République pour dénoncer ces faits.

Les organes de contrôle ont fait leur boulot, même si celui-ci n’est pas du goût de tout le monde. Ce qu’il faut savoir, ce que les rapports de la Cour suprême et du Bureau du Vérificateur général ne constituent ni la Bible ni le Coran. Ce sont des renseignements, mis à la disposition du juge pour enquêter et situer la responsabilité de chaque acteur, afin que les sanctions idoines soient infligées aux coupables.

En attendant, cette quête de justice pour la manifestation de la vérité, des sanctions administratives, voire politiques, doivent être prises par le chef de l’Etat. Alors, qu’attend t-il pour sévir? De quoi a-t-il peur? Qu’est ce qui explique cette lenteur présidentielle?

En tentant d’y répondre, à charge et à décharge, nous pensons qu’IBK attend de bien cerner entièrement ce qui s’est passé, d’identifier discrètement le vrai rôle des différents acteurs, pour ne pas commettre une injustice consistant à sanctionner des innocents. Très souvent en effet, ce sont les petits poissons qu’on attrape dans les filets, les gros parviennent à s’échapper par les mailles.

Pour éviter cela, on peut comprendre que le Président de la République se donne un temps de réflexion. Cependant, il doit faire vite pour agir, pour la simple et bonne raison que tous nos compatriotes ont les yeux rivés sur lui. Ils s’interrogent sur son attitude, sur les décisions qu’il sera amené à prendre dans le cadre, bien sûr, de ces deux dossiers sulfureux. IBK doit donc sévir, sans complaisance, mais avec discernement. Le plus tôt sera le mieux.

A-t-il peur de sanctionner? Il ne doit pas y avoir de crainte. Au contraire, une sanction exemplaire fera monter sa cote, donnera de leçons aux autres prédateurs, toujours tapis dans l’ombre, renforcera la bonne gouvernance, rétablira d’excellents rapports entre notre pays et le FMI. Ce sera tout bénéfice pour le Mali et pour l’homme politique IBK.

Pourquoi donc cette lenteur? Toutes les formations politiques, y compris le RPM, et nombre d’associations et d’organisations de la société civile, invitent le chef de l’Etat à prendre les mesures qui s’imposent. Devant les élus de son parti, il affirmait récemment qu’il ne protégerait personne.

Après les discours, le peuple attend des actes concrets. Plus ceux-ci tarderont à être mis en œuvre, plus les rumeurs les plus folles se multiplieront, et plus certains tenteront d’impliquer IBK lui-même dans ces malversations.

Le PARENA le fait avec véhémence et utilise ces deux affaires comme un filon lui permettant de survivre politiquement, avec des déclarations qui se suivent mais qui ne se ressemble pas.

L’URD, qui peine à se faire remorquer par le PARENA, commence également à hausser le ton, en pointant du doigt le Président de la République. Contrairement à l’ADEMA – association, qui épargne IBK mais dénonce la mauvaise gestion et appelle le chef de l’Etat à sanctionner à hauteur des fautes commises.

IBK est donc averti. S’il n’agit pas très vite, son image en pâtira davantage, et son honneur et sa dignité, auxquels il tient comme à la prunelle de ses yeux, seront également atteints, d’une manière ou d’une autre.

Vivement donc une clarification indiscutable à travers des sanctions exemplaires.

Chahana Takiou  

SOURCE: 22 Septembre  du   10 nov 2014.
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